Résumé de lecture de l'ouvrage de David Horowitz, Humanix Books, West Palm Beach, 2017. Par Jean Laliberté.
Ce livre expose la vision conservatrice défendue par le groupe Tea Party du Parti Républicain et le Freedom Caucus de la Chambre des Représentants.
Les droits des citoyens
Pour les Américains les droits sont antérieurs à la constitution. Les citoyens possèdent des droits innés. Les premiers mots de la constitution américaine sont « We the people ». La constitution du pays n'a pas été écrite pour conférer des droits aux citoyens, mais pour les protéger de l'empiètement de leurs droits par l'État, autrement dit, les protéger contre les actions du gouvernement.
Les conservateurs se méfient de l'État. Pour eux, les nombreux checks and balances prévus dans la constitution servent à les prémunir contre les tentatives de l'État de leur enlever des droits. Pour les conservateurs, l'État présente un danger permanent pour la liberté. Moins le gouvernement en fait, mieux ils se portent.
[Horowitz aurait pu écrire que les Canadiens ont une vision bien différente des Américains concernant les fondements de leurs droits. Juridiquement, les Canadiens ne sont pas des citoyens, mais des sujets de Sa Majesté. Leurs droits découlent de la constitution, particulièrement de la Charte des droits et libertés. Conséquemment, l'État est une organisation qui les protège et non pas une institution qui les menace.]
Vocabulaire politique
Aux États-Unis, il n'y a que deux partis. Les membres du parti Républicains se disent « conservateurs ». Les Démocrates se disent « libéraux » ou « progressistes ». Ceux qui ne s'identifient ni aux conservateurs, ni aux libéraux se disent « modérés ».
[Les mots ne veulent pas dire la même chose des deux côtés de la frontière. Au Canada, on parle de la droite et de la gauche. À droite, on retrouve le Parti conservateur. À gauche, le NPD. Les Libéraux aiment se situer au centre. Vus du Canada, les Démocrates sont de droite et les Républicains d'extrême droite.]
Interprétation de la constitution
Pour les conservateurs, la constitution est l'instrument principal de défense de leurs libertés. Ils tiennent au texte littéral de la constitution et veulent que les juges basent leurs jugements sur les intentions des pères fondateurs. Ils croient que le texte de la constitution est immuable et ne doit pas être réinterprété au goût du jour et selon les vœux de ceux qu'ils appellent péjorativement les «progressistes».
Les juges de la Cour suprême ont inventé de nouveaux droits constitutionnels, par exemple le jugement Roe v. Wade qui a usurpé le pouvoir des États de déterminer les politiques en matière d'avortement.
Suivant le point de vue des conservateurs, les progressistes voient les cours de justice non pas comme des gardiens des principes sur lesquels la nation a été bâtie, mais comme des instruments pour imposer des idées à la mode, exactement l'inverse de ce que les Pères fondateurs avaient imaginé.
Les juges ne devraient pas avoir le pouvoir de changer la constitution. Les modifications à la constitution doivent être faits selon la procédure d'amendement qui est inscrite dans cette constitution. Toute autre façon de faire est un abus de pouvoir.
La « vraie » Amérique
Pour les conservateurs, il y a une façon de penser et de faire qui est typiquement américaine. Cette façon de penser et de faire est la seule qui est authentique. Pour eux, les libéraux ou progressistes défendent une culture politique qui est en guerre contre l'Amérique, qui veut transformer l'Amérique. Cette culture politique est soutenue par les universités, les journaux et les grandes chaînes de TV (sauf FOX), les juges, les syndicats gouvernementaux et de nombreux organismes à but non lucratif.
À cause de cette culture, le pays est au bord du précipice. Il y a des menaces pour sa sécurité, sa prospérité et sa liberté. Le pays est aux prises avec une trop forte taxation, trop de réglementation, une trop grande dette et une reprise économique anémique. C'est pourquoi il faut mettre en œuvre des politiques qui vont « Make America Great Again ».
La politique extérieure
Horowitz dit que la rectitude politique des progressistes les amènent à voir l'Amérique comme une superpuissance capitaliste de race blanche qui fait donc partie des oppresseurs. En politique étrangère, les États-Unis constituent donc, pour les progressistes, la cause des problèmes plutôt que d'être la solution.
Au lieu de défendre Mubarak en Égypte, l'administration Obama a ouvert la voie aux Frères musulmans. Elle a aussi passé un accord nucléaire avec l'Iran, un pays avec lequel les États-Unis sont en guerre depuis 1979 et qui est un des principaux promoteurs du terrorisme international responsable de la mort de milliers d'Américains. Obama n'a jamais fait ratifier ce traité par le Sénat comme il aurait dû le faire, mais il l'a plutôt qualifié d'accord (agreement) et l'a approuvé en vertu d'une directive présidentielle (executive order).
Au lieu de demander l'approbation du Congrès, Obama l'a présenté aux Nations-Unies pour ratification, un autre exemple des efforts de son administration pour éroder la souveraineté du pays en faveur d'une autorité globale.
L'immigration
L'immigration illégale est, selon les conservateurs, un des problèmes majeurs du pays. Il y a au pays onze millions d'immigrants illégaux. Un grand nombre de ces immigrants illégaux sont des criminels.
Les Démocrates insistent pour appeler les immigrants illégaux les « sans-papiers » (undocumented) ce qui indique que, pour eux, les lois sur l'immigration ne méritent pas d'être respectées. Ça signifie aussi que, pour eux, la citoyenneté américaine qui est un ensemble d'engagements et d'obligations (et pas seulement des droits et des privilèges) ne veut rien dire.
Auparavant, l'obligation des immigrants était de porter allégeance au cadre constitutionnel et d'assimiler la culture américaine. Ce n'est plus le cas maintenant. En 2015, Obama a modifié le serment d'allégeance pour enlever l'obligation faite aux citoyens de prendre les armes pour défendre leur pays. On ne parle plus maintenant d'assimilation, mais uniquement d'intégration.
C'est la culture exceptionnelle des États-Unis qui en a fait une nation formidable et prospère et c'est contre cette culture que les progressistes on déclaré la guerre. (Thèse de l'exceptionnalisme américain)
Plusieurs grandes villes se sont proclamées « villes sanctuaires » et protègent activement ces immigrants illégaux. Ces villes font preuve de sédition en défiant les lois fédérales et protègent ainsi les criminels et les terroristes.
Ceux qui rejettent l'immigration illégale se font taxer par les progressistes de racisme, de xénophobie et d'extrémisme, mais ils ne veulent que des frontières sûres, comme tous les pays du monde.
Selon la rectitude politique introduite par Obama, l'administration ne peut plus employer les termes Islam, musulman, djihad et charia. Pour désigner les islamistes radicaux on emploie le terme «extrémisme violent». On ne veut pas accepter que l'islamisme radical est de nature religieuse. On préfère dire qu'il s'agit d'individus criminalisés. Pour les progressistes, l'Islam est une religion de « gens de couleur » et, par conséquent, les adeptes de cette religion sont opprimés et on doit leur accorder une protection spéciale.
Pour Horowitz, les Musulmans croient que leur religion doit dominer les autres. Ce n'est pas seulement une religion, mais une idéologie politique qui ne reconnaît aucune séparation entre la mosquée et l'État. Il faut que tous se soumettent à la charia et cet impératif doit être imposé par l'État.
Les pouvoirs du Président
Le Président Obama s'est accaparé des pouvoirs qui appartiennent à la branche législative du gouvernement, la Chambre des représentants et le Sénat. Il a imposé toutes sortes de décisions avec des décrets présidentiels (Executive Orders). Les législateurs se sont laissés imposer ces décisions alors qu'ils auraient du déclencher la procédure d'impeachment.
Obama Care
Le régime d'assurance-maladie instauré par les Démocrates (Obama Care) a été spécifiquement conçu pour faire faillite de façon à être remplacé par un système socialiste par lequel le gouvernement contrôlerait tout le système de santé du pays. Obama Care a mis en place une trajectoire conduisant tout droit à un système de pourvoyeur unique. C'est un approche idéologique qu'il faut combattre à tout prix. C'est la liberté des Américains qui est en jeu.
Obama Care a été imposé par une majorité de Démocrates sans un seul vote des Républicains, contrairement à Social Security et Medicare (programmes d'assistance aux démunis et aux personnes âgées) qui ont été adoptés par des membres des deux partis politiques. Lorsqu'il s'agit de programmes aussi importants et dont les coûts sont si élevés, une simple majorité partisane n'est pas suffisante , sinon on remet en cause le consensus social et on sème la discorde dans le pays.
Le fondement de Obama Care est que les personnes en santé doivent payer pour ceux qui ne le sont pas. Par exemple, tout le monde, même ceux qui sont jeunes et en santé, doivent payer des primes d'assurance, ce qui brime la liberté individuelle. Il s'agit d'un système socialiste.
Le progressisme
Le rêve progressiste est présenté par ses défenseurs comme politiquement correct. Autrefois on l'appelait communisme. On l'appelle maintenant socialisme ou justice sociale. Les progressistes visent à implanter un système égalitaire qui prendrait soin de tout le monde en taxant les riches jusqu'au moment où il n'y aurait plus aucun riche. Ils veulent imposer une tyrannie collectiviste. Ce serait pour eux un monde idéal où les écoles et les universités ne parleraient plus d'idées pouvant offenser certains groupes, avec un environnement sans aucune pollution, des pays sans frontières et des nations sans armées.
L'égalité ferait disparaître la mobilité sociale. Personne ne pourrait descendre de l'échelle sociale, mais personne ne pourrait monter non plus. Le rêve de détruire le système serait réalisé.
Les personnes qui défendent le progressisme sont des radicaux [suprême injure dans la bouche des Républicains].
Les progressistes commencent par vendre l'idée du changement. Ils proposent d'abord des changements modérés pour ouvrir la porte à des changements radicaux.
Les programmes sociaux
La redistribution des richesses n'est pas de l'équité comme le proclament les progressistes. C'est du socialisme et le socialisme est du vol et une guerre contre les libertés individuelles.
Les taxes et impôts onéreux, de même que la dette gouvernementale massive sont des entraves à la capacité des individus de travailler pour eux-mêmes au lieu de faire vivre le gouvernement et, par conséquent, constituent des obstacles à la liberté individuelle.
Le Parti démocrate
Ceux qui veulent créer ce monde idéal d'une société égalitaire font partie d'une organisation corrompue, le parti Démocrate. Ce parti contrôle les villes centres (inner cities) du pays et sont responsables de la misère et de la souffrance qui y règne. Depuis 50 ou 100 ans, les Démocrates contrôlent des grandes villes comme Chicago, Détroit, Philadelphie, Baltimore, St-Louis, Washington et plusieurs autres. Ces villes sont des endroits de grande pauvreté, des plus hauts taux de crime, d'écoles en banqueroute et de désespoir généralisé. Ce sont les Démocrates qui en sont responsables.
Les syndicats qui financent le Parti démocrate font opposition à la réforme de l'éducation. Si le système de bons (vouchers) proposé par les Républicains était adopté, on remettrait le pouvoir dans les mains des parents plutôt que de le laisser dans les mains des bureaucrates et des syndicats. Il serait ainsi possible d'introduire des réformes qui corrigeraient les problèmes, car les syndicats et les bureaucrates protègent d'abord leurs intérêts au lieu de se préoccuper de ceux des enfants.
Les Démocrates supportent aussi des organisations racistes comme Black Lives Matter qui a déclaré la guerre à la police et qui a été à la source d'embuscades et d'exécution de membres des forces de l'ordre. En soutenant cette organisation, on a donné le pouvoir à des délinquants qui ont pris le contrôle des rues au nom de la justice sociale.
Black Lives Matter, soutenu par de nombreux Démocrates, prétendent que les États-Unis sont une nation de suprématistes blancs. Pourtant, au cours des dernières 16 années, le pays a eu plusieurs hauts dirigeants noirs: un président, deux secrétaires d'État, un commandant suprême des armées, trois conseillers à la sécurité nationale, de nombreux dirigeants de ministères fédéraux et plus de 9 000 élus au niveau étatique et municipal. Ce sont plutôt les Démocrates qui sont racistes pour répandre cette calomnie qui constitue une libelle diffamatoire contre les Américains qui sont blancs.
Le Parti démocrate est le parti des élites intellectuelles, de Harvard et des autres grandes universités. C'est le parti de Silicon Valley, d'Hollywood et de Manhattan (les grands médias). Ils ont aussi beaucoup d'appuis à Wall Street. Wall Street profite beaucoup des emprunts gouvernementaux qui financent les programmes sociaux coûteux et qui génèrent une dette financée par des bons qui rapportent aux financiers.
Les Démocrates prétendent qu'ils sont les amis des minorités et des pauvres même s'ils les maintiennent dans la dépendance et les exploitent à des fins politiques. Les Démocrates ne cherchent qu'à s'enrichir et, comme les Clinton, se servent d'un système politique corrompu pour ce faire.
L'environnement
La lutte aux changements climatiques est un prétexte pour imposer encore plus de contrôle gouvernemental. Il s'agit d'un prétexte utilisé par les progressistes pour imposer leur contrôle sur la vie des Américains. Pourtant, les sondages démontrent que les questions environnementales viennent tout en bas de la liste des préoccupations des gens. Les élites progressistes sont convaincues que le public a tort.
Le mythe du racisme systémique
Les progressistes ont identifié des catégories de gens qu'ils sont appelé « désavantagés », « opprimés » ou « sous-représentés ». Les politiques basées sur l'identité et les objectifs de « justice sociale » présentent une rupture radicale avec le contrat social qui a servi de fondement aux États-Unis d'Amérique. En voulant donner le pouvoir à des groupes plutôt qu'aux individus, les progressistes contredisent les principes de base qui ont présidé à la création du pays qui proclament que les individus, peu importe le groupe auquel ils appartiennent, ont des droit divins qui sont inaliénables et que les gouvernements ne peuvent pas minimiser ou enlever.
Le racisme systémique est illégal aux États-Unis depuis 50 ans. Il n'y a aucune preuve qu'un tel racisme existe de nos jours. Ceux qui l'affirment se basent sur des disparités statistiques affectant de soi-disant « groupes opprimés » victimes de préjugés à cause du groupe auquel ils appartiennent. Ça ne veut pas dire que certains individus ne sont pas victimes de préjugés, mais il n'y a pas de racisme systémique et, s'il y en avait, ce serait illégal et l'application des lois existantes pourrait y remédier facilement.
Vu par les progressistes, les identités de groupe ont préséance sur les identités individuelles et les privilèges de groupes remplacent les droits individuels. La gauche a créé une hiérarchie de privilèges sociaux qui a exacerbé les divisions et les conflits sociaux. Les huit dernières années de l'administration Obama ont contribué à diviser la nation selon les catégories raciales dans des proportions qui n'ont pas été vues depuis des générations.
Changement de paradigme
Les Républicains sont maintenant en charge de la Maison Blanche, de la Chambre des représentants et du Sénat. La Cour suprême comptera bientôt une majorité de conservateurs. Les deux-tiers des gouverneurs et des législatures des États sont sous le contrôle des Républicains. Toutes les conditions sont réunies pour faire une révolution conservatrice et effacer l'héritage des libéraux progressistes.
Les Républicains vont rebâtir le pays économiquement et militairement. Ils vont mettre fin à cette attitude de rectitude politique qui nie les vertus de la culture américaine fondée sur les droits individuels et l'égalité devant la loi. Les conservateurs sont contre le multiculturalisme qui cherche à remplacer les valeurs traditionnelles par une hiérarchie anti-américaine de race, de genre et de classe.
Cette révolution conservatrice va, selon Horowitz, permettre de Make America Great Again.