Les Boomers sont nés entre 1946 et 1964, des suites de la deuxième guerre mondiale (1939-45) et d’un « Boom » démographique inégalé depuis. De là leur surnom. Les Boomers ne constituent toutefois pas un groupe monolithique, mais bien 3 cohortes aux différences importantes :
- 1946-1952;
- 1953-1958;
- 1959-1964.
Difficile donc de parler des Boomers de façon unique ou uniforme, surtout dans un contexte d’après-guerre marqué, en Europe et en Amérique du Nord, par une explosion d’innovations technologiques et socioéconomiques entraînant une aisance inédite et un éclatement des valeurs, moeurs et cadres traditionnels qui vont déboucher, au Québec, sur la « Révolution tranquille » et les importants bouleversements individuels et collectifs du « Maîtres chez nous » qui vont produire :
- le Modèle québécois,
- le Québec Inc.
L’éducation de la première cohorte est affectée par les dictats religieux omniprésents, alors que les deuxième et troisième cohortes vivent l’étiolement religieux, et une plus grande liberté de penser et d’agir.
Certains des premiers Boomers qui en avaient les moyens, passent par les collèges classiques unisexes et privés, vers des études universitaires, alors que les cohortes suivantes y accèderont par les CÉGEPS publics, mixtes et financièrement plus accessibles.
Les valeurs, idées et vies de la 1ère cohorte, qui atteint maintenant les 70 ans, diffèrent des deux autres aux chapitres de l’émancipation, de l’accès à l’éducation supérieure ainsi qu’aux emplois et professions d’un marché du travail en forte effervescence.
Une vérité demeure : depuis l’arrivée des Boomers, soit au milieu du 20ième siècle, et de façon de plus en plus générale depuis, les gens ont dû graduellement développer, souvent même inventer leur travail, à partir de notions de base apprises en formation initiale, mais également en réponse à diverses pressions technologiques, socioéconomiques, globales et autres qui condamnaient tout le monde à s’adapter et à innover à un monde en développement rapide et continu.
Contrairement au cheminement de leurs prédécesseurs, souvent tracé d’avance et plus ou moins en tronc commun (études, emploi, famille, retraite), l’évolution des Boomers a dû être revue et se réinventer sur mesure tout au long de leur vie. Par exemple, les Boomers devront ouvrir le chemin et inventer leur retraite... C’est peut-être pour cela qu’il est difficile pour certains Boomers d’être pleinement satisfaits de leur retraite, puisqu’il n’y avait pas de modèle ni d’attentes signifiées d’avance.
Sans compter qu’avec les développements technologiques et les changements en continu des valeurs sociales, sinon même accéléré, il est devenu plus ardu pour les Boomers d’évaluer le bilan réel des succès et échecs de leur vie. Certains perçoivent même avoir été floués, surtout pour ceux qui ne peuvent compter sur des fonds de pension ou des moyens financiers suffisants.
L’image que projettent les médias des Boomers « privilégiés de la société », n’aide en rien à nuancer ces diverses réalités. Il appartient donc aux Boomers de rectifier le tir; après avoir dû réinventer leur cheminement de travail, ils se voient maintenant obligés d’inventer leur cheminement de retraite!