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Réussir la transition du changement d'identité

Le sentiment de déstabilisation identitaire et d'isolement

Pour plusieurs, le départ à la retraite a moins été une décision personnelle qu'une conséquence engendrée par leur cadre professionnel, surtout dans le secteur public; parfois un état de fait culturel (65 ans =  retraite); et plus rarement, une décision personnelle vers une autre vie.

    Spiriualite
  • Dans ce dernier droit de vie active, nos destinées individuelles ainsi que notre évolution physique, mentale, spirituelle et psychologique évolueront de façon différente. Pour ceux qui ont prévu et élaboré un plan d’action pour chacune de ces facettes, il sera plus aisé de continuer de s’épanouir et de jouir pleinement de leur retraite.
  • Déstabilisation de l'identité :
    • Au fil du temps, les gens se construisent une identité professionnelle à l'intérieur d'un cadre organisationnel, parfois au détriment de leur identité personnelle. Le boulot absorbe graduellement son identité personnelle et son et image de soi, en échange de reconnaissances liées à l'identité professionnelle : statut, projets, avancements, confort, sécurité, pouvoir, etc.
    • Pour plusieurs d'entre eux, la retraite, surtout lorsque non décidée, pourra se traduire par une « série de pertes » : sens de vie, image de soi, habitudes, réseau social, etc.
    • Une fois hors du cadre organisationnel, survient un sentiment de déstabilisation de son identité etd'isolement dans un environnement nouveau et moins familier.
    • Pertes et isolement provoquent un amas d'émotions négatives et de questions difficiles... Qui suis-je? Que faire maintenant? Comment? Avec qui... et par où commencer?
  • Pistes de réflexion en quelques questions :
    • Comment contrer le sentiment de déstabilisation identitaire et d'isolement pour se recréer un nouvel environnement plus familier?
    • Qu'est-ce que j'aime et que je sais vraiment faire ou que j'aimerais faire ou refaire, en rapport ou non avec ma carrière professionnelle?
    • Est-ce que j'ai laissé tomber quelqu'un que j'aimerais retrouver ou quelque chose que j'aimerais revivre ou tenter? Exemples : aimer lire et écrire peut évoluer vers la rédaction de son « récit de vie » pour ses petits-enfants ou du bénévolat en alphabétisation et obtenir une reconnaissance de gens sympathiques avec qui briser l'isolement.
  • Au final, les retraités les mieux équipés sont ceux qui, durant leur carrière, ont continué à développer leurs compétences, passions et amitiés hors de leur cadre professionnel qui, de toute manière, semble peu intéressé à récupérer ni valoriser les compétences de ses 55+.

Pistes de solutions

  • Conscients qu'être vieux commence d'abord dans la tête, plusieurs « boomers » se voulant sans âge, cherchent des modèles de vie et des orientations chez ceux qui ne se retirent pas (ex : Charles Aznavour).
  • Rester actifs, positifs et sereins plutôt que tenter de se rajeunir. 
  • S'accepter face au regard des plus jeunes pour éviter de se laisser isoler. 
  • Occuper sa place en adaptant sa conversation : moins de « T'as mal où? », et davantage de compétences d'aujourd'hui (informatique, voyages, sorties, etc.);
  • Changer son entourage, d'exclusivement familial à socio-amical (« Clanning »).
  • Admettre que la retraite comporte des passages à vide qu'on peut combler d'habitudes déjà aimées et de nouvelles activités selon son style personnel, ses capacités et ses ressources, pour que sa retraite reflète son identité propre.
  • S'avouer que son niveau d'autonomie baissera graduellement, d'où l'importance de s'évaluer honnêtement et, le cas échéant, de faire appel à de l'aide externe.
  • Se préparer à certaines questions, comme : vivra-t-on sa retraite de la même manière qu'on a vécu sa vie, à quel coût et que penser de la vie en résidence?
  • Retraite et statut de la « personne retraitée » ont des significations variées : revenu de retraite (pension) parfois assorti d’un emploi rémunéré, fin du  travail rémunéré, engagement sous forme de bénévolat pour « travailler » sur sa croissance personnelle.
  • À l'avenir, la retraite (parfois forcée) deviendra-t-elle progressive, intermittente, ou revalorisée ?

Conclusion

Le passage du temps change le temps, et les choses en prennent davantage.

Travailleur versus retraité

   Questions et discussions

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  • Une précision s’impose concernant les termes « isolement social » et « solitude » : il semblerait que la « solitude » soit davantage un choix de vie, alors que « l’isolement social » apparaît plutôt comme un état de retrait de la société plus ou moins volontaire.
  • Il apparaît que pour certains, il soit plus difficile de créer ou de maintenir des liens avec d’autres, que ce soit à cause de la perception que les autres ont de nous, de déménagements multiples qui obligent à briser des réseaux existants, de familles restreintes ou conflictuelles, de vie en solitaire, etc.… Il faut être conscient que chacun est différent et vit différemment ses relations avec les autres.
  • L’isolement social peut faire partie de notre cheminement de vie et non seulement être un sentiment ressenti qu'à la retraire, mais dû à la difficulté de créer des liens avec d’autres, engendrée par la volonté de rencontrer des gens qui partagent nos intérêts et avec qui « ça clique ». On précise que « cliquer avec quelqu’un », c’est découvrir quelque chose dans l’autre qui nous fait également découvrir des choses en nous, une espèce de réverbération.
  • Auparavant, notre milieu de travail pouvait favoriser la création de certains réseaux, mais une fois à la retraite, il appartient à chacun de les créer.

Pistes de solutions pour contrer l’isolement social et créer de nouveaux réseaux

  • Il est important de faire d'abord un retour sur soi et de bien identifier ses forces, faiblesses, attentes ainsi que les types de relations que nous souhaitons créer ou entretenir en lien avec nos valeurs profondes, et ensuite commencer à tenter de créer ces liens.
  • On peut avoir plusieurs réseaux qui reposent sur des liens affectifs différents : famille, ex-collègues, amis de longue date, nouvelles rencontres, etc.
  • Quant aux notions de « lâcher-prise » et de « vivre le moment présent », ici et maintenant, on ne peut pas avoir le contrôle sur tout ce qui nous entoure. Il est parfois préférable de ne pas se créer d'attentes. Dans certaines situations, il peut être préférable de fuir; dans d’autres, s'accrocher et toujours apprendre à s’adapter.

Contrer l'ennui et meubler le temps libéré

Questions et discussions  

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  • Pour d'aucuns, il semble important de maintenir un lien identitaire avec sa profession comme dans certains pays où on maintient une certaine identité professionnelle : des médecins demeurent « docteur » même s’ils ne pratiquent plus; des professeurs d’université restent « docteur/professeur  Emeritus »… Peut-être pour maintenir une reconnaissance sociale. 
  • Tous s'entendent cependant sur le besoin de maintenir, voire développer son potentiel par divers moyens : arts, apprentissages, bénévolat, etc. Cependant et trop souvent, quelle que soit l’activité ou l’implication d’une personne retraitée, l’activité est perçue comme un loisir, même si elle constitue, en fait, une continuité ou un développement personnel engagé et productif. À la retraite, plusieurs constatent une difficulté réelle à identifier l’orientation de leur engagement et le moyen d’y parvenir.
  • Il semble sage de faire un certain deuil de sa vie professionnelle, lâcher prise pour s'éviter les frustrations et regrets qui grugent l'énergie à tenter de contrer l’inévitable. Pour d’aucuns, « lâcher prise » signifie abandonner. Pour d'autres, maintenir un lien avec sa profession ou métier a moins d’importance que de se forger une nouvelle identité de retraité, notamment en s'impliquant dans sa communauté.
  • Le « lâcher prise » signifie soit un moyen d’avancer pour certains, soit un sentiment d’abandon de ses convictions pour d’autres.
  • Contrer l’ennui et meubler le temps libéré : le mot ennui illustre soit un sentiment de cafard provenant de vécus antérieurs, de blessures qui restent à guérir, soit un sentiment d’inutilité s'il signifie « faire quelque chose coûte que coûte, peu importe quoi ». Le vide crée l’ennui et résulte souvent en un manque de contact humain et un sentiment d’inutilité... C'est un vide affectif.

Pistes de solutions

  • Maintenir et développer son potentiel à la retraite permet, entre autres :
    • d’utiliser des compétences méconnues, oubliées, voire ignorées durant sa vie professionnelle;
    • d'éviter de se créer un sentiment d’inutilité.
    • Une solution? Identifier des pistes d’implication, si possible bien avant sa retraite, d'où l'importance de repérer des activités où on se sent bien et heureux, et la nécessité d'analyser rigoureusement sa situation actuelle, ses besoins, ses convictions et ses valeurs.
  • Contrer l’ennui? Rencontrer des gens dont l'apport est significatif; bien choisir ses contacts; joindre un groupe de partage d'intérêts, même s'il faut s’impliquer et maintenir ces liens. Souvent, à force de vivre de longues ou fréquentes périodes d’ennui, on peut devenir ennuyant! Il convient donc de bouger et d'aller au-devant des autres et des occasions.
  • Des associations ont observé cette difficulté d’engagement chez les retraités pour qui les relations sont objectivement plus difficiles à éveiller et à maintenir parce qu'ils choisissent de se retirer et de faire moins d’efforts relationnels face aux autres et aux occasions.

Développer des apprentissages

  • La retraite est une période propice à l’apprentissage pour : approfondir des connaissances; développer de nouvelles capacités ou habiletés; identifier des compétences utiles ou transférables. Mais souvent, il est difficile d’identifier ces intérêts ou expériences qui soient vraiment significatifs.
  • À cette étape de vie, la « co-construction » ou le « co-apprentissage » représente une méthode valable de transmission des uns par les autres de connaissances à partager dans un contexte informel, convivial et enrichissant et dans un environnement qui aide à apprendre, donc à comprendre et s'adapter aux incessantes mouvances médiatiques et technologiques ainsi qu'aux valeurs et relations intergénérationnelles et interculturelles. 

Réussir sa retraite signifie de plus en plus : savoir s’adapter rapidement et en continu.

Apprivoiser les deuils et l'idée de sa propre mort

  • Le thème de sa propre mort soulève des échanges plus intimistes, plusieurs ayant déjà réfléchi sur leur finitude et/ou vécu la perte d'êtres proches. Relativement à l’aise devant la mort, c’est la souffrance et la perte d’autonomie qui inquiètent le plus; une bonne frange de l'actuelle génération ayant jeté la religion avec ses rituels collectifs, se retrouve seule et sans repère face au thème de la mort. 
  • Les échanges sur l’aide médicale à mourir et le suicide assisté, englobent souvent le suicide en tant qu'acte individuel légitime, de droit humain inaliénable, et de rejet de la perspective de mort indigne et dégradante.

Pistes de solution

  • Afin de redécouvrir ses intérêts, goûts, passions ou aptitudes utiles à meubler sa retraite, le processus validé « d'écriture de son récit de vie » permet de faire un ménage de vie en soi et de redécouvrir ces moments et expériences signifiants qui sont à la source d'intérêts à réactiver pour optimiser sa retraite : « C'est de là que vient et que je redécouvre ma passion pour... »
  • L'aspect positif de la prise de conscience de sa mort est qu'elle peut inciter à mieux apprécier la vie, à générer une urgence de vivre et à savourer le moment présent. Par contre, savoir qu'on peut vivre encore beaucoup de belles expériences à un âge avancé, peut exacerber la crainte de la mort.

Le Québec a rejeté la religion catholique, pas la spiritualité, et tous n'y sont pas agnostiques...

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Date de dernière mise à jour : 06/04/2020

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