Logo mobile 1

La Chine vue par Richard Beaudoin

La Chine : vers une domination mondiale totale! Vision d’un observateur fasciné et inquiet

Tout le monde d’un certain âge se souvient de l’argent qu’on ramassait pour les petits Chinois sous le règne de Mao, mais peu d’entre nous avons lu le livre d’Alain Peyrefitte écrit en 1973, « Quand la Chine s’éveillera… le monde tremblera ». Le nom de Deng Xiaoping qui, en 1978, est à l’origine du développement économique de la Chine actuelle, est également très peu connu de la plupart d’entre nous.

À cette époque, tous les pays occidentaux étaient heureux de voir la Chine s’éloigner du système communiste pour se diriger vers un système capitaliste. Mais en 1989, les manifestations de la place Tian’anmen allaient les faire vite déchanter, même si le Colonel Sanders était établi en Chine depuis un certain temps. C’est en effet à la suite de ces manifestations que les leaders des pays occidentaux réalisèrent que le nouveau modèle de développement de la Chine reposait sur une intégration du communisme à l’économie de marché et continuait à rejeter le capitalisme basé sur la démocratie.

La plupart, sinon la quasi-totalité des pays occidentaux croyaient également que la Chine se contenterait de ne fabriquer que des produits traditionnels de faible valeur, tels que chaussures, textiles, meubles, postes de radio, etc.  Aussi, quelle ne fut pas leur surprise lorsqu’ils réalisèrent que la Chine visait également le marché des produits à très haute valeur ajoutée! En effet, personne ne s’imaginait que la Chine serait un jour présente dans tous les secteurs d’activités, y incluant ceux du secteur tertiaire hautement technologique, comme la fabrication de véhicules électriques, la robotique, l’aéronautique, l’intelligence artificielle, etc., et qu’elle deviendrait la puissance que l’on connaît en 2019. En fait, tous les pays occidentaux pensaient que la Chine se cantonnerait dans son rôle d’usine du monde spécialisée uniquement dans la fabrication de produits à faible valeur ajoutée.

Il est clair que Taïwan, Hong Kong et les millions de Chinois vivant à l’extérieur de la Chine à cette époque, soit 75 à 80 millions, ont grandement aidé à l’ascension ultra rapide de la Chine. Les vols et les copies de brevets détenus par les Américains et les Européens ainsi que l’achat partiel ou total de compagnies européennes et américaines œuvrant dans tous les domaines de l’économie ont également contribué à faciliter l’essor fulgurant de la Chine.

L’envoi de milliers d’étudiants chinois dans les prestigieuses universités américaines et européennes en provenance des pays occidentaux, de Taïwan, de Hong Kong et de la Chine continentale ont permis à ces derniers de côtoyer de près d’autres étudiants, enseignants et élites originaires de différents pays occidentaux, ce qui a facilité l’accession de la Chine au second rang mondial du commerce. Après leurs études, ces mêmes étudiants travaillèrent dans les meilleures entreprises, par exemple Apple, Google, Microsoft, Yahoo, Facebook, etc., et ont ainsi acquis beaucoup d’expertise qu’ils partagèrent par la suite avec leurs congénères chinois.

Kai-Fu Lee, qui vit actuellement à Beijing, est un parfait exemple de ce transfert de connaissances et d’expertise. En effet, après avoir complété la presque totalité de ses études aux États-Unis et après avoir travaillé pour quelques-unes des plus grosses compagnies, en l’occurrence Google, qu’il a d’ailleurs introduit en Chine, il a créé en 2009 sa propre compagnie de capital de risque, Sinovation Ventures. Aujourd’hui, cette firme d’investissement gère un portefeuille de 2 milliards $ répartis entre 300 entreprises, majoritairement chinoises.

Le transfert de connaissances et d’expertise de l’Ouest à l’Est, le protectionnisme gouvernemental chinois et la compétition féroce de la part des compagnies chinoises expliquent en partie pourquoi les géants de la Silicon Valley tels qu’eBay, Google, Uber, Airbnb, LinkedIn et Amazon ont échoué en essayant de conquérir le marché chinois. Peut-être également se sont-ils retirés intentionnellement de ce grand marché afin de ne plus être copiés!

Une chose est certaine, si toutes ces grandes compagnies n’ont pu accéder au marché chinois, toute nouvelle entreprise étrangère qui veut conquérir une part de ce marché géant doit s’attendre à être instantanément copiée par des compagnies nationales. Ces dernières l’évinceront progressivement en vue d’acquérir et maintenir une position dominante dans l’énorme marché chinois. Nous n’avons qu’à penser au déficit commercial important que le Québec connaît avec la Chine.

Drapeau chinois 276Outre son ascension au second rang de l’économie mondiale, tout en limitant simultanément l’implication des entreprises étrangères dans son marché intérieur, la Chine a réussi à s’implanter non seulement dans les pays développés, mais également dans presque tous les pays sous-développés. En effet, la mainmise sur les ressources naturelles étrangères constitue le dénominateur commun de tous les investissements effectués par la Chine depuis les années 2000 et surtout depuis 2010. 

C’est ainsi que, parallèlement à sa croissance, son appétit pour les ressources naturelles a été insatiable. La Chine a donc investi, par l’entremise d’au-delà de 150 sociétés d’État chinoises, des sommes faramineuses dans le contrôle des ressources naturelles, non seulement des pays africains mais également de certains pays de l’Amérique latine ainsi que d’ex-républiques socialistes soviétiques, ce qui lui a, entre autres, permis de supplanter l’Europe comme principal pays exportateur vers le continent africain.

Aujourd’hui, exception faite des dépenses militaires, la Chine est sans l’ombre d’un doute le principal intervenant économique sur la planète, en raison principalement du nombre de Chinois vivant hors Chine (au-delà de 100 millions) ainsi qu’en raison de ses innombrables investissements à travers le monde. Si l’on considère sa vision globale de développement à long terme versus celle des États-Unis axée sur le court et moyen terme, l’écart entre ces deux superpuissances ne peut que s’élargir en faveur de la Chine. En effet, d’ici 2025 et 2050, la Chine veut faire croître sa classe moyenne actuelle de 200 millions à 500 millions puis à 1 milliard de personnes.  De plus, d’ici 2030, elle aspire à devenir le leader mondial du développement de l’intelligence artificielle.

Grâce à leurs innombrables acquisitions d’entreprises occidentales, de leurs multiples copies de brevet et de leurs faramineux investissements en ressources naturelles à travers la planète, les entreprises chinoises sont actuellement en position de répondre à la majorité des besoins du marché intérieur chinois, lequel ne cesse de croître de pair avec l’augmentation de la classe moyenne. La planification stratégique chinoise des 20 dernières années a effectivement été établie de façon à ce que les entreprises nationales et locales aient l’assurance de ne manquer d’aucune ressource naturelle : pétrole et gaz naturel, métaux de base, métaux rares, nourriture, eau, etc. à court, moyen et long terme.

C’est ainsi qu’au fil des ans, la Chine a conclu des ententes à long terme (durée de 35 à 50 ans) avec les gouvernants de 50 à 75 pays. Aucun autre pays développé, même les États-Unis, n’a eu une telle vision. Ce dernier n'a signé qu’une fraction des ententes que la Chine a elle-même conclu au cours des 20 dernières années. De plus, à l’échéance de ces ententes internationales, la Chine aura le loisir de s’approprier de multiples ressources naturelles de la Mongolie (population de 3 millions) et de l’immense Sibérie (population de 39 millions) dont les superficies sont respectivement de 1,56 et 13,1 millions de kilomètres carrés.

En résumé, la Chine ne manquera jamais de ressources pour satisfaire les besoins de ses entreprises et de sa population. Qui dit mieux?

En misant sur ses avantages concurrentiels, la Chine est également parvenue à occuper une position privilégiée en matière de développement de l’intelligence artificielle.  Au cours des prochaines années, elle imposera sa technologie 5G à tous les pays en voie de développement et tentera de faire de même avec les pays développés, ce qui ne pourra que consolider sa position de leader culturel, économique et militaire du monde. Devrons-nous donner raison à Alain Peyrefitte? L’avenir nous le dira!

Implication de la Chine dans le développement du réseau canadien sans fil 5G : erreur de jugement ou non?

Récemment, le gouvernement canadien a indiqué qu’il reportait sa décision concernant l’implication de la firme chinoise Huawei Technologies dans la construction des réseaux sans fil 5G au Canada. N’oublions pas que dans ce contexte, l’appellation « Huawei » est implicitement associée aux dirigeants chinois!

Développement de l’intelligence artificielle

En premier lieu, rappelons que le Canada se classe dans le top 5 des pays actifs dans la recherche sur l’intelligence artificielle.

C’est ainsi qu’une expertise de pointe s’est développée à Montréal au fil des dernières années et que plusieurs leaders mondiaux en intelligence artificielle s’y sont implantés ou le feront prochainement. Le gouvernement du Québec a d’ailleurs prévu investir une somme de 329 millions de dollars sur 5 ans en intelligence artificielle dans son budget 2019-2020.

Grâce à la technologie 5G, le taux de transmission et le volume des données, la vitesse des téléchargements (largeur des bandes passantes), la connectivité entre les appareils et leur temps de réponse (latence) croîtront de façon exponentielle. À ce propos, soulignons que l’émergence des villes intelligentes et l’intelligence des objets (IOT) permettront d’interconnecter une quantité phénoménale de capteurs qui rendront accessibles une foule de données partout et en flux continu sur le monde réel et les personnes. C’est d’ailleurs grâce au 5G que l’automobile autonome est à notre portée à court ou à moyen terme.

Les spécialistes mondiaux s’entendent sur le fait que, pour connaître du succès, les prochains algorithmes en intelligence artificielle reposeront sur trois éléments, à savoir des mégadonnées (Big Data), des ordinateurs puissants ainsi que des développeurs (ingénieurs) formés dans ce domaine. Il convient de préciser que les données représentent de loin l’élément le plus important de ces trois ingrédients.

Visées hégémoniques de la Chine

Au cours des dernières décennies, la Chine s’est solidement implantée dans les pays développés grâce au transfert de connaissances et d’expertise en provenance des pays de l’Ouest vers l’Est (achat, vol, copie de brevets étrangers et acquisition partielle ou totale de compagnies européennes, américaines, etc.).  Elle a également pris énormément d’expansion dans les pays sous-développés grâce, entre autres, à la collaboration (volontaire ou forcée) de milliers de Chinois expatriés et grâce à des sommes faramineuses investies dans l’exploitation de leurs ressources naturelles.

En plus de s’imposer dans le développement des ressources naturelles de nombreux pays sous-développés, tel ceux du continent africain, la Chine y est devenue le principal fournisseur de biens et services.  Parallèlement au développement de ses exportations, la Chine a subtilement tenté de promouvoir à l’étranger son modèle politique communiste, rivalisant ainsi avec l’idéologie capitaliste basée sur la démocratie. Soulignons à ce propos que 54 instituts Confucius répartis dans 35 pays africains diffusent la langue et la culture chinoise sur ce continent. De plus, la Chine accueille au-delà de 50 000 étudiants africains chaque année dans le but de former l’élite africaine de demain selon ses propres principes.

En misant sur ses avantages concurrentiels, la Chine est parvenue à occuper une position privilégiée en matière de développement de l’intelligence artificielle et aspire à devenir le leader mondial d’ici 2030. Grâce à une présence bien établie, notamment dans de nombreux pays sous-développés, la Chine a pu permettre à Huawei Technologies de positionner ses produits et solutions dans 170 pays. Il va donc de soi que l’implantation étrangère du réseau sans fil 5G utilisant la technologie développée par Huawei Technologies assurera au gouvernement chinois une mainmise sur les données circulant dans chacun de ces pays.

Par ailleurs, en ce qui concerne les pays développés, la tâche semble s’avérer plus ardue en raison, principalement, du regroupement en coalition de certains d’entre eux pour contrer la mainmise croissante de la Chine sur le développement des technologies associées au 5G. Toutefois, certains de ces pays ayant bénéficié du soutien financier de la Chine dans le cadre du développement de sa nouvelle route de la soie ou en soutien à la crise financière de 2008, se sentent dans l’obligation d’adopter une attitude plutôt positive face aux initiatives de Huawei Technologies : tel est le cas du Portugal et de la Grèce.

Souveraineté des pays développés compromise

Si Huawei Technologies réussit à s’intégrer dans le réseau national de chaque pays développé, elle aura donc accès à toutes leurs données circulant sur le 5G. Que fera alors la Chine avec ces données, clef de voûte de l’intelligence artificielle? Elle ne promouvra certainement pas le système capitaliste et la démocratie! Nous n’avons qu’à penser à ce qui se passe actuellement à Hong Kong où la Chine tente d’intégrer le plus rapidement possible cette ville à la Chine continentale.

Dans les faits, grâce à ces données, ses pouvoirs économique, culturel et militaire croîtront dans un environnement où son modèle d’économie de marché intégrant l’idéologie communiste se propagera. Si cela se concrétise, l'on n’ose pas imaginer le scénario du pire qu’une mauvaise utilisation de l’intelligence artificielle par la Chine pourrait provoquer!

Conclusion

Estimant que l'intelligence artificielle constitue ni plus ni moins l'avenir de l'humanité, Vladimir Poutine a déjà affirmé que le pays qui deviendra leader en matière d'intelligence artificielle sera « maître du monde ». Eh bien, si les données sont au cœur de l’intelligence artificielle, ce sera vraisemblablement la Chine qui dominera le monde et remplacera ainsi la civilisation occidentale qui a prévalu pendant un demi-millénaire.  

Est-ce-que le Canada devrait autoriser Huawei Technologies à participer au développement de son réseau national 5G?  Si les données sont le nerf de la guerre de l’intelligence artificielle et que l’intelligence artificielle remplit son mandat, aussi bien se lancer sans parachute d’un avion, advenant une telle éventualité!  

« China Take All! Utopie ou non! »

Quand Dambisa Moyo, détentrice d’une maîtrise à l’Université de Harvard ainsi que d’un Ph. D. en économie à l’Université d’Oxford, a écrit en 2012 « Winner Take All », en parlant de la Chine, étions-nous en mesure, à ce moment-là, de lui donner raison?

Auparavant, Mme Moyo avait été nommée la meilleure auteure par le New York Times pour « Dead Aid and How the West Was Lost ».  À cette époque, répondre oui à la question susmentionnée aurait été un peu risqué, bien que tous s’entendaient déjà sur le fait que l’ascension de la Chine n’allait pas s’arrêter de sitôt. Toutefois, aujourd’hui, sans l’ombre d’un doute, nous pouvons dire qu’elle avait vu juste. Les principaux points que nous développons ci-dessous vous permettront de comprendre que la Chine dominera dans tous les domaines, d’ici la fin du 21e siècle et probablement d’ici 2050 « Winner Take All ».

D’entrée de jeu, rappelons qu’en 2047, cela fera 50 ans que l’empire britannique aura rétrocédé ses colonies à la Chine et qu’en 2049, le Parti communiste chinois (PCC) sera au pouvoir depuis100 ans.

Stabilité garantie du PCC à très, très long terme, sans aucune rivalité

À la suite de la révolution de 1911, qui mit fin au règne des dynasties, le PCC fut créé en 1920, et ce n’est qu’en 1949 qu’il assura sa domination totale sur la Chine, laquelle se poursuit aujourd’hui. Abstraction faite de la courte période de 1911 à 1949, l’histoire de la Chine nous indique que le règne de plusieurs dynasties, dont celle des Tang, des Ming et des Qing, a duré des siècles. Nous croyons que le PCC se maintiendra au pouvoir durant une période aussi longue, pour les raisons suivantes :

  • Le PCC compte presque 100 millions de membres répartis à la grandeur de la Chine, du tout petit village jusqu’aux grandes villes. Aucun parti d’opposition ne peut y voir le jour et se répandre à toute la Chine, comme c’est le cas pour le PCC. De plus, étant donné que le gouvernement chinois actuel envisage de « ficher » tous les individus et d’instaurer la reconnaissance faciale dans tout le pays, le moindre groupuscule qui voudrait s’opposer au PCC serait immédiatement dissous, avant même d’avoir pu s’organiser.
  • Xi Jinping, président de la République populaire de Chine a été reconduit pour un second mandat, et tout indique qu’il poursuivra son règne au-delà de ce mandat, devenant ainsi le premier politicien chinois à imiter Mao. Il dirige avec l’appui du Comité permanent, composé uniquement de sept membres, à la fois le PCC et la RPC.

Avant d’accéder à ce poste, Xi Jinping a milité plusieurs décennies au sein du PCC et a  gravi tous les échelons, ce qui lui a permis de se familiariser avec les moindres détails de la politique du parti et de connaître la voie à suivre pour atteindre le sommet de celui-ci. Il s’est de plus entouré d’un nombre significatif de proches qui occupent des postes très importants au sein du gouvernement chinois.

  • La chasse gardée de l’élite dirigeante du pays, à savoir les cadres du PCC, est alimentée par une université (école centrale du PCC) qui forme les futurs cadres afin de mieux perpétuer l’hégémonie du parti-état unique.
  • Dans la majeure partie des conseils d’administration des grandes entreprises privées chinoises, un membre du PCC est présent.  Il s’assure que les valeurs qui sous-tendent le capitalisme n’entrent pas en contradiction avec les valeurs socialistes prônées par le PCC. À ce propos, soulignons qu’en mai 2018, Pékin a mis en place une fédération regroupant 300 acteurs du Web visant à enlever de la toile tout contenu déviant des valeurs centrales du socialisme (« Cette nuit en Asie, les géants du Web chinois main dans la main pour défendre les valeurs du Parti », Frédéric Schaeffer, 11 mai 2018). Robin Li (patron de Baidu), Jack Ma (patron d’Alibaba) et Pony Ma (patron de Tencent) ont été nommés vice-présidents de cette fédération. Qui dit mieux, pour assurer une fidélité au PCC.

Approvisionnement en ressources naturelles garanties à très, très long terme

Au cours des 30 dernières années et surtout des 10 à 15 dernières, la Chine a investi dans quelque 60 à 75 pays afin de s’assurer de ne manquer d’aucune ressource naturelle à court, moyen et long terme pour satisfaire sa croissance (« La Chine : vers une domination mondiale totale! Vision d’un observateur fasciné et inquiet »)Drapeau chinois 450

Pour ce faire, en plus de tirer profit de l’aide de la Banque de Chine et des autres banques d’État, la Chine bénéficie du support d’au-delà de 125 à150 sociétés d’État, qui investissent à leur propre compte, deviennent actionnaires ou prêteurs auprès d’entreprises privées chinoises, lesquelles ne cessent de faire main basse sur de nouvelles ressources à l’étranger.

À titre d’exemple, mentionnons la participation financière des sociétés d’État chinoises dans des activités minières du Nord canadien et dans l’Arctique, tel le projet de mine de fer Roche Bay, au Nunavut, ainsi qu’un autre projet encore plus imposant, celui de la société MMG. Aujourd’hui, six sociétés chinoises ont déjà planté leur drapeau au-delà du 55e parallèle et ont investi dans au moins huit des vingt-cinq sites miniers de la région (« La Chine à la conquête de l’Arctique », Marc Godbout, Radio-Canada Info, 24 mai 2019).

Dans les faits, pour s’assurer d’acquérir à long terme une ressource privilégiée, le PCC ne recule devant rien. C’est d’ailleurs ce qui explique que la Chine détient au-delà de 95 % des terres rares dans le monde.

En bref, aucune entreprise privée américaine ou européenne ne peut concurrencer les sociétés d’État chinoises, eu égard à l’acquisition de ressources naturelles stratégiques.

Croissance soutenue assurée à moyen et long terme

Malgré le bras de fer en cours entre la Chine et les États-Unis concernant leur balance commerciale respective, la Chine poursuivra sa croissance économique et deviendra le leader mondial du commerce international.

En effet, sa présence étant désormais assurée dans plusieurs pays sous-développés grâce à ses nombreux investissements en vue de l’obtention de ressources naturelles, la Chine pourra continuer à accroître ses exportations de biens et de services dans lesdits pays, comme ce fut le cas en Afrique au cours des dernières décennies.

Les routes de la soie, par terre et par mer, que la Chine développe depuis 2013 (budget de 1 000 milliards d’euros), visant à réunir une centaine de pays d’Asie, du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Europe favoriseront substantiellement les exportations de biens et de services chinois. Signalons que la majorité des anciens pays de l’Europe de l’Est ont donné leur accord à ces nouvelles routes de la soie ainsi que des pays comme le Portugal, la Grèce et l’Italie.

Mais, ce qui assurera surtout la poursuite de la croissance économique chinoise, ce sera la consommation interne de biens et de services. À cet égard, la Chine vise à faire passer sa classe moyenne actuelle de 200 à 250 millions de personnes à 500 millions  puis à 1 milliard d’individus, d’ici 2025 et 2050. Il va de soi que dans ce contexte, la part du PIB associée aux services empiétera largement sur celle des biens, et la Chine atteindra une répartition presque identique à celle des pays occidentaux.

La Chine deviendra le leader de l’intelligence artificielle (IA) d’ici 2030, ce qui lui assurera une domination totale de la planète

La Chine est parvenue à occuper une position privilégiée dans le développement de l’IA, juste derrière les États-Unis, et aspire en devenir le leader mondial d’ici 2030 (« Implication de la Chine dans le développement du réseau canadien sans fil 5G : erreur de jugement ou non? »). C’est d’ailleurs pour cette raison que Xi Jinping a défini comme priorité absolue le développement de l’IA dans toutes les régions de la Chine et dans presque tous les domaines.

En effet, d’ici 2030, le gouvernement chinois a prévu d’investir un montant de 200 milliards $ en IA, soit 15 fois plus que le gouvernement américain. À ce propos, le gouvernement chinois a déjà construit un parc technologique à Beijing, regroupant quelque 400 entreprises œuvrant dans le domaine de l’IA.

Par ailleurs, n’oublions pas que les compagnies américaines privées identifiées sous l’acronyme GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) investissent massivement dans ce domaine contrairement à leur contrepartie chinoise regroupée sous l’acronyme BATX (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi).

Ce qui aidera la Chine à atteindre ce 1er rang, ce sont non seulement ses travaux en R et D, mais surtout la mise en application immédiate de ces mêmes travaux, contrairement aux pays occidentaux dont la vitesse d’implantation est beaucoup plus lente (lire « AI Super Powers China, Silicon Valley, and the New World Order » de Kai-Fu Lee).

À titre d’exemple, mentionnons que 13 écoles chinoises ont été sélectionnées pour participer à un projet pilote en intelligence artificielle et que la reconnaissance faciale est déjà implantée à plusieurs endroits (article sur BFMTV, 23 septembre 2019), dont les entrées du métro.

Advenant la propagation d’une telle éducation à travers la Chine entière, je n’ose anticiper l’impact de l’avancement technologique, économique, social, militaire, etc. de ce pays étant donné que chacun de ses citoyens travaillera dans le domaine qu’il aime et où il pourra performer.

Quant à la reconnaissance faciale en voie d’implantation dans toute la Chine, le PCC sera en mesure d’exercer un contrôle total sur les citoyens ainsi que sur les biens. De plus, il emmagasine présentement des données à l’exponentiel (le cœur de l’IA), ce qui ne fera pas mentir la loi de Moore!

Quantité et qualité de la main-d’œuvre, avantage évident de la Chine par rapport aux pays occidentaux

Comme le dit Dambisa Moyo dans son livre « How The West Was Lost », il y a deux aspects de la main-d’œuvre qui permettent à un pays d’exceller dans une économie de marché : la quantité et la qualité. Comparativement à la Chine qui n’a pas à démontrer sa supériorité en nombre, les pays occidentaux font face à deux défis énormes, soit le vieillissement de la population et le non-remplacement des gens retraités par des jeunes.

Quant à la qualité de la main-d’œuvre, tout particulièrement celle relative à l’IA pour laquelle les compétences des ingénieurs, mathématiciens et physiciens s’avèrent essentielles, un article du 13 juillet 2012 dans « Orientation Éducation » prévoyait qu’en 2020, le tiers des diplômés en génie serait chinois.  Les chiffres parlent d’eux-mêmes!

À cet égard, il est évident que le recours à l’IA dans l’éducation à travers la Chine maximise les chances de ce pays de mettre les personnes à la bonne place, évitant ainsi les essais-erreurs.

Compagnies chinoises super compétitives

Selon Kai-Fu Lee, auteur de « AI Super-powers China, Silicon Valley, and the New World Order », les compagnies chinoises sont super compétitives, en ce sens que si elles parviennent à s’accaparer une part importante d’un marché, c’est parce qu’elles ont gagné une guerre sans merci et gare aux entreprises qui s’y attaquent, surtout si elles sont occidentales.

À cet égard, soulignons que la ville de Shenzhen, petit village de pêcheurs en 1978, est devenue aujourd’hui une métropole de 12 millions d’habitants. Pour ce faire, elle a été désignée par le gouvernement chinois comme ville principale d’une zone économique spéciale, dont le but était d’initier la Chine à l’économie de marché. Shenzhen a également obtenu l’aide financière de Hong Kong et de Taïwan, toutes deux à proximité. Ajoutons que selon un article paru dans le Courrier Expat publié en février 2018 « Chine, Shenzhen, la nouvelle destination des entrepreneurs », le quartier d’affaires de Shenzhen est devenu une plaque tournante pour les grandes entreprises chinoises. On y accueillerait plus de 2 200 entreprises axées sur la technologie et Shenzhen serait désormais souvent perçue comme plus innovante que la Silicon Valley!

Conclusion

Disposant d’un parti politique stable à très long terme, de ressources naturelles considérables, d’entreprises en haute technologie super compétitives, d’une quantité et d’une qualité de main-d’œuvre, et assurée d’une croissance soutenue à moyen et long terme, en plus de devenir le leader incontesté de l’IA d’ici 2030, la Chine possède tous les outils requis pour exercer un rôle de leader mondial au cours des siècles à venir.

Le rendez-vous manqué de la place Tian'anmen en 1989 aura été la seule et unique chance de renverser le PCC afin d’y instaurer une économie de marché sur la base du capitalisme et de la démocratie. Depuis cette date, le PCC a sans cesse grandi et consolidé ses valeurs socialistes, si bien qu’aujourd’hui les représentants des entreprises privées les appuient sans réserve, telles les 300 entreprises du Web susmentionnées.

De plus, la majorité des Chinois acquiesce docilement aux décisions de ses dirigeants et continuera à faire complètement confiance au parti-État. Le peuple chinois a compris que la philosophie du PCC, qui prône le socialisme intégré à l’économie de marché et qui continue à rejeter le capitalisme basé sur la démocratie, est la bonne voie à suivre. Pourquoi pas, quand l’on considère qu’en 100 ans (1949-2049), la Chine sera passée d’une population extrêmement pauvre à la plus riche de la planète et dont la classe moyenne sera de l’ordre d’un milliard de personnes.

Le 70e anniversaire du PCC, souligné en grande pompe, le 1er octobre 2019, a donné lieu à la publication le lendemain d’un article intitulé « Chine : un défilé pour montrer modernité et défilé militaire » par Dominique André et Élyse Delève dans la revue France Culture. On n’ose imaginer ce que nous réservera le 100e anniversaire du PCC en 2049!

Le pouvoir mondial qui a reposé entre les mains des occidentaux pendant 500 ans a déjà commencé à être transféré à l’Est, vers la Chine. La question qui tue « Que fera la Chine avec un tel pouvoir? ».  Une question à laquelle je ne peux répondre, mais dont la réponse m’inquiète énormément ! Dans les faits, le seul pays en mesure de concurrencer la Chine, aujourd’hui et dans le futur, est les États-Unis, bastion de la démocratie. Pouvons-nous vraiment y croire? Démocratie en péril, certainement!

Coronavirus : immense opportunité pour la Chine

Dans les trois articles précédents, nous avons traité de la montée fulgurante de la Chine au cours des dernières décennies ainsi que de l’évolution de ses visées hégémoniques. Nous avions alors mentionné que la Chine dominera le monde dans tous les domaines d’ici la fin du 21e siècle et, possiblement, d’ici 2050.

En référant à nos énoncés antérieurs, nous tenterons de démontrer, dans le présent article, que l’apparition du coronavirus offre à la Chine une immense opportunité.

Stabilité du parti communiste chinois (PCC) à très, très long terme, sans aucune rivalité

Considérant que le PCC restera au pouvoir plusieurs siècles, nous pensons que l’expansion fulgurante du coronavirus à travers le monde renforcera, à long terme, la stabilité politique du PCC.  Cette opinion s’appuie principalement sur notre observation de la manière autocratique dont le PCC a géré cette pandémie, comparativement aux décisions discutables prises par les gouvernants des pays occidentaux.

Le savoir-faire acquis par les Chinois à cette occasion en matière de gestion d’une crise sanitaire ne sera pas seulement reconnu par les organisations occidentales comme le G20, l'ONU, le FMI, la Banque mondiale, etc.), mais aussi par les ex-républiques soviétiques ainsi que par tous les pays sous-développés où la Chine a investi des sommes faramineuses.  Cette reconnaissance aidera le président Xi Jinping à consolider le programme du PCC et facilitera l’expansion du modèle économique chinois à travers la planète.

Approvisionnement en ressources naturelles garanties à très, très long terme

Dans notre premier article, nous mentionnions que la Chine, par l’entremise de 125 à 150 sociétés d’état chinoises, a négocié des ententes à long terme (40 à 50 ans) auprès de 60 à 75 pays afin de s’assurer de ne manquer d’aucune ressource naturelle à court, moyen et long terme. Nous mentionnions également que le PCC ne recule devant rien pour atteindre ce but, rendant ainsi les tâches extrêmement onéreuses pour les compagnies occidentales qui désirent obtenir les mêmes ressources.

Auréolée d’un prestige international à la suite de sa gestion efficace de cette pandémie, la Chine sera en mesure d’accentuer sa poursuite effrénée d’acquisition de ressources naturelles à travers le monde. De plus, la faiblesse générale du prix de plusieurs ressources naturelles qui prévaudra lorsque la virulence du coronavirus s’estompera, permettra à la Chine d’en acquérir davantage auprès de pays dont l’économie sera fragilisée. Dans un tel contexte, la Chine devrait bénéficier d’un bas taux d’inflation, lequel pourrait favoriser une reprise rapide de son économie.

Croissance soutenue assurée à moyen et long terme

En considérant l’expansion continue de ses exportations, le développement des nouvelles routes de la soie ainsi que la croissance soutenue de la consommation interne de ses biens et services, nous avons déjà émis l’opinion que la Chine était en mesure de soutenir sa croissance économique, malgré le bras de fer en cours avec les États-Unis.

En aidant d’autres pays à surmonter cette pandémie, la Chine crée chez ceux-ci l’impression d’être en dette à son égard, ce qui facilitera d’autant ses futurs échanges avec ces derniers, d’où une augmentation éventuelle de ses exportations. De plus, Xi Jinping vient d’offrir son aide aux États-Unis, laquelle initiative pourrait affecter positivement le bras de fer entre ces deux pays.

La Chine deviendra le leader de l’intelligence artificielle (IA) d’ici 2030, ce qui lui assurera une domination totale de la planète

La Chine, étant parvenue à occuper la seconde position dans le développement de l’IA, juste derrière les États-Unis, désire en devenir le leader mondial d’ici 2030 grâce à des investissements massifs de 230 $ milliards. Le fait pour les professionnels chinois de recueillir et de traiter des données de tout genre puis de mettre en application leurs travaux de recherches nettement plus rapidement que les professionnels occidentaux, permettra assurément à la Chine d’accéder au premier rang mondial dans ce domaine.

Lors de la gestion de la crise du coronavirus en Chine, le recours à diverses applications informatiques et l’implantation accélérée de la reconnaissance faciale ont permis à ce pays de repérer non seulement les cas contaminés, mais également d’identifier les gens que ces personnes avaient rencontrés. Cette manière de procéder, totalement inacceptable en pays occidentaux, a non seulement permis aux dirigeants de contrôler le développement du coronavirus en Chine continentale, du moins pour le moment, mais également de collecter d’innombrables données sur les allées et venues des Chinois. Il en sera de même lorsque l’expertise chinoise sera sollicitée par d’autres pays pour aider à la résolution du coronavirus. Les données ainsi recueillies viendront s’ajouter à celles qui constituent déjà le cœur du développement de l’IA.

Quantité et qualité de la main-d’œuvre, avantage évident de la Chine par rapport aux pays occidentaux

Comme le rappelait Dambisa Moyo dans son livre « How The West Was Lost », il y a deux aspects de la main-d’œuvre qui permettent à un pays d’exceller dans une économie de marché, soit sa quantité et sa qualité.

Au plan numérique, la Chine n’a pas à démontrer sa supériorité, et ce, contrairement aux pays occidentaux qui font face à deux défis énormes : le vieillissement et le non-remplacement de leur population. Quant à la qualité de la main-d’œuvre, un article paru le 13 juillet 2012 dans « Orientation Éducation » prévoyait qu’en 2020, le tiers des diplômés mondiaux en génie seraient chinois.

La vitesse à laquelle la Chine a pu développer et fabriquer de l’équipement sanitaire pour soigner les gens atteints du coronavirus illustre bien le potentiel de ce pays.  À titre d’exemple, la Chine produit quotidiennement 100 millions de masques de protection respiratoire, qu’elle utilisera sûrement comme monnaie d’échange. Quant au développement d’un nouveau vaccin et d’un médicament pour contrer le coronavirus, nous ne serions pas surpris de voir les scientifiques chinois être les premiers à réussir cet exploit.

Compagnies chinoises super compétitives

Selon Kai-Fu Lee, auteur de « Al Super-Powers China, Silicon Valley, and the New World Order », les compagnies chinoises sont super compétitives. C’est d’ailleurs ce qui explique, en partie, l’absence de gros joueurs occidentaux sur leur marché. À titre d’exemple, citons Shenzhen, petit village de pêcheurs en 1978, devenu aujourd’hui une métropole de 12 millions d’habitants et qui s’impose désormais comme une plaque tournante pour les grandes entreprises chinoises, y incluant 2 200 entreprises axées sur la technologie.

Cette super compétitivité de la part des entreprises chinoises, incluant celles oeuvrant en IA et en haute technologie, accouplée à la politique industrielle chinoise « Made in China 2025 » et bénéficiant d’une plus grande reconnaissance mondiale, facilitera grandement le développement des entreprises chinoises à travers le monde. Aujourd’hui, cette présence est surtout assurée dans le domaine des ressources naturelles et des biens de consommation courante, mais dans l’avenir, les secteurs de pointe, de haute technologie et de valeur ajoutée seront l’apanage des sociétés chinoises à travers le monde.

Souvenons-nous de l’exemple du Japon où la qualité des produits n’a cessé de progresser au fil des ans pour parvenir à un niveau exemplaire. Il ne fait aucun doute qu’il en sera de même de la production chinoise dont l’expansion sera planétaire au cours des prochaines décennies!

En résumé, le succès évident de la Chine dans le contrôle de la pandémie du coronavirus accroîtra non seulement sa reconnaissance à travers le monde, mais renforcera également le pouvoir politique du PCC ainsi que la puissance de XI Jinping.  Les pays démocratiques purs ne regroupant qu’une minorité de la population mondiale (8,9 %) versus les régimes autoritaires (34,1 %), la Chine a le champ libre pour continuer à propager sa politique et sa culture dans d’autres pays, particulièrement les pays sous-développés.

Finalement, l’aide accordée à certans pays occidentaux comme l’Italie, la France et la Grèce, incitera ces derniers à se montrer moins réfractaires au développement des nouvelles routes de la soie et à la collecte de données occidentales en vue de leur traitement en Chine. Comme le président russe, Vladimir Poutine, l’a déjà dit, celui qui possédera l’IA sera maître du monde. Dans cette course, le coronavirus s’avère un allié pour la Chine.

Coronavirus : opportunité pour la Chine. Une évidence même!

Démocratie en péril, certainement!

Zoom sur le monde : 10 clefs géopolitiques pour comprendre la Chine de XI Jinping

La préface du livre blanc publié en septembre 2019 par l'historien et journaliste François Normand « Zoom sur le monde : 10 clefs géopolitiques pour comprendre la Chine de XI Jinping »,  est écrite par Guy St-Jacques, ambassadeur du Canada en République populaire de Chine de 2012 à 2016. M. St-Jacques y résume sans complaisance sa perception de la Chine. Il mentionne, entre autres, que la Chine est de plus en plus influente sur la scène mondiale, que ses capitaux et sa technologie sont les bienvenus dans plusieurs pays, que les pays occidentaux devront revoir leurs stratégies d’engagement avec la Chine et leur politique d’aide au développement s’ils ne veulent pas perdre la bataille idéologique.

Ce livre blanc énonce dix analyses géopolitiques, dites clefs géopolitiques, pour comprendre la Chine de Xi Jinping. Les commentaires qui suivent portent sur la seconde clef de François Normand, soit « La Chine ne surpassera pas les États-Unis, voici pourquoi », et ce, en me concentrant sur la section traitant des nombreux talons d’Achille de la Chine. Quant aux neuf autres clefs, plusieurs des commentaires qui suivent s’appliquent également à celles-ci.

La population de la Chine commencera à diminuer d’ici 2023 jusqu’à 1 milliard d’individus en 2100, la Chine manquant ainsi de bras

Commentaires : Grâce à l’intelligence artificielle, domaine dans lequel la Chine investira 200 milliards de dollars américains d’ici 2030, la majorité des spécialistes prévoient que les besoins en main-d’œuvre de ce pays diminueront de 15 % à 30 %. De plus, pour fabriquer des produits à faible valeur ajoutée et à faible coût, la Chine continuera à faire appel à des pays comme le Bangladesh, le Sri Lanka et l’Éthiopie, dont les coûts demeureront faibles même si le développement de l’intelligence artificielle (IA) n’atteint pas ces pays.

Selon les données du Worldometers, la population de la Chine est de 1,435 milliards. En 2030, date à laquelle la Chine aura rempli ses trois ambitions (détenir la prééminence économique et financière, créer un nouvel ordre mondial en s’imposant d’abord en Asie et ensuite dans le monde, accroître son influence politique pour inciter d’autres pays à l’imiter, à se rapprocher d’elle et à y aligner leurs intérêts économiques), sa population aura décliné à près de 1,415 milliards puis à 1,354 milliards en 2049. 

Compte tenu du chemin parcouru par la Chine au cours des 40 dernières années, on n’ose imaginer le chemin qu’elle franchira au cours des 30 prochaines, et ce, grâce aux atouts dont elle dispose actuellement. Lacune à cet égard! J’en doute!

L’interventionnisme de l’État mine l’innovation : de 1998 à 2003, la Chine a fait plusieurs réformes économiques libérales. Or, depuis la présidence de Xi Jinping en 2013, l’interventionnisme de Pékin s’est accru, de sorte que le crédit est essentiellement accordé aux sociétés d’État, une situation qui peut miner l’innovation et le progrès économique en Chine.

Commentaires : Cette stratégie d’accorder du crédit essentiellement aux sociétés d’État a permis à la Chine d’obtenir l’assurance de disposer à court, moyen et long terme d’un accès à toutes les ressources naturelles essentielles de la terre. Cette voie d’investissement lui a également ouvert l’accès à l’international aux matières premières à bas prix, contrôlant ainsi son propre taux d’inflation, en plus de favoriser l’implantation de Chinois, provenant de régions pauvres de la Chine, dans tous les pays où cette dernière investit. 

C’est d’ailleurs grâce à cette stratégie d’investissement qu’aucune entreprise européenne ou américaine n’a pu concurrencer les nombreuses sociétés d’État chinoises, lesquelles se sont, de surcroît, chacune spécialisées dans un champ d’activités spécifiques eu égard à l’achat d’actifs ou d’actions de compagnies étrangères. Toutes les compagnies des pays autres que la Chine rêvent de voir disparaître ces sociétés d’État dotées de fonds gigantesques! A contrario, ne pas apporter d’aide à ses sociétés d’État constituerait un talon d’Achille pour la Chine! 

Il est mentionné dans la clef no 1 que la Chine est devenue une puissance technologique, en plus de s’imposer comme leader dans le domaine de l’intelligence artificielle, la robotique et les communications. En complément d’information, ajoutons la construction de trains à haute vitesse et d’avions de type Airbus ainsi que la récente conclusion d’une entente avec Tesla, laquelle permettra de développer des autos électriques en Chine d’ici la fin de l’année 2019. Finalement, mentionnons que les Chinois sont le peuple qui dépose le plus de demandes de brevet et dont les universités produisent le plus de scientifiques au monde. 

L’intervention de l’État mine l’innovation! Lacune, je ne crois pas!

La Chine n’attire pas assez de talents depuis la Deuxième Guerre mondiale, les États-Unis sont devenus le centre mondial pour la recherche scientifique et l’éducation de haute qualité. Le pays devrait garder ce statut dans un avenir prévisible notamment grâce à l’immigration, selon le magazine japonais. Or, malgré tout son potentiel, la Chine n’est pas, et ne deviendra pas, un aimant pour les meilleurs cerveaux du monde, comme le sont les États-Unis.

Commentaires : Effectivement, dans le passé, les États-Unis, grâce à l’immigration, ont attiré beaucoup de talents, dont des milliers de Chinois en provenance de la Chine continentale ou d’autres endroits dans le monde. Toutefois, si l’on considère qu’au cours des 20 dernières années, la Chine :

  • a construit de multiples barrages, aéroports, ports, hôpitaux, écoles et autres infrastructures, chez elle et à l’étranger, pour satisfaire sa quête de ressources naturelles;
  • a investi dans des centaines de compagnies européennes et américaines, a volé ou copié des brevets étrangers sans aucune retenue afin d’avoir accès aux connaissances occidentales le plus rapidement possible;
  • a envoyé des milliers de Chinois, comme chevaux de Troie, étudier et travailler en Europe et aux États-Unis afin d’avoir accès au savoir occidental;
  • a continué à développer le train à grande vitesse (TGV), technologie que la Chine a été la première à implanter en 1964. Depuis, elle prévoit travailler à la conception d'un train qui roule à 4 000 km/heure.
  • a signé des ententes avec Airbus afin d’acheter et de produire entièrement en sol chinois les avions de cette compagnie. Elle a aussi conclu des ententes avec Tesla afin de construire des autos électriques sur son territoire. En agissant ainsi, elle facilite le transfert de technologies très récentes aux entreprises chinoises; (voir texte ci-dessous à propos de NIO, compétiteur chinois de Tesla et jeune société financée par les géants Internet Baidu et Tencent.)

Tesla œuvrant également dans le domaine spatial, nul doute que d’autres ententes seront négociées avec celle-ci;

  • a encouragé le retour vers la mère patrie de centaines de milliers de Chinois ayant étudié à l’étranger. Ces derniers reviennent pour aider leur pays d’origine à atteindre son objectif ultime, à savoir dominer le monde. À titre d’exemple, citons Robin Li, fondateur de Baidu et compétiteur de Google ainsi que Kai-Fu Lee, informaticien, homme d'affaires et écrivain taïwanais dont nous avons déjà parlé dans l'un des textes de cette page;
  • a favorisé l’ascension de brillants hommes d’affaires chinois qui ont étudié uniquement en Chine, par exemple, Jack Ma, fondateur d’Alibaba et Ma Huateng, fondateur de Tencent Holdings, premier portail de services Internet, mobile et télécom en Chine;
  • a développé 2 500 universités, dont celle de Shenzhen, ville considérée comme la Silicon Valley chinoise.

En matière d’accueil d’étudiants étrangers, la Chine se classe au quatrième rang mondial, derrière les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie. Les universités chinoises ont admis 489 000 étudiants étrangers en 2017, dont 3 500 Canadiens. Elles ont octroyé 8 millions de diplômes universitaires en 2018, dont la moitié en sciences et technologies.

Par ailleurs, si la Chine concrétise son intention d’investir 200 milliards US $ dans le secteur de l’intelligence artificielle d’ici 2030, elle se rapprochera dangereusement de son objectif de dominer le monde.

Sur la base de ce qui précède, on ne peut vraiment pas dire que la Chine aura besoin de cerveaux de l’extérieur, surtout si l’on considère que le nombre de diplômes en sciences et en génie décernés en Chine a augmenté de 350 % entre 2000 et 2014, soit nettement plus qu’aux États-Unis. La Chine, comme souligné précédemment, détient le nombre le plus élevé au monde en matière de demandes de brevet déposées.

​​Le yuan n’est pas en voie de détrôner le dollar américain : le yuan chinois est de plus en plus utilisé dans le monde. C’est actuellement la 8e devise qui s’échange le plus dans le monde, selon la Banque des règlements internationaux (BRI). Le dollar américain domine de loin, suivi par l’euro, le yen japonais et la livre sterling. Le dollar canadien arrive au 6e rang. Les analystes s’entendent pour dire que le dollar américain n’est pas en voie d’être détrôné par le yuan, car la devise chinoise n’est pas facilement convertible (Pékin contrôle les mouvements de capitaux).

Commentaires : Dans le livre publié en 2018 « La Chine dans le monde, sous la direction d’Alice Ekman, huit auteurs spécialistes de la Chine, incluant Mme Ekman, expliquent comment ce pays perçoit le monde, et surtout le rôle qu’il souhaite y jouer.

La majorité des gens pense que le dollar US ne sera pas remplacé de sitôt, bien que Françoise Nicolas, l’un des co-auteurs, précise qu’en exportant ses capacités financières, la Chine se trouve en situation idéale pour pousser l’internationalisation du yuan. Des accords bilatéraux d’échange de devises ont été conclus récemment par la Banque populaire de Chine avec la Banque centrale européenne ainsi qu’avec des banques centrales de pays émergents. Au début de 2016, la Chine avait signé des accords bilatéraux d’échange de devises avec 21 pays et avait implanté des banques de règlement en yuan dans huit de ces pays. Depuis ce temps, la Chine a négocié avec le Japon et la Russie des accords de swap de devises comme en témoigne l'article « Le nouveau système de paiement en Chine. Un sérieux et vaste défi pour le dollar ». À la lecture de cet article, vous remarquerez que la Chine prévoit introduire un système similaire pour toutes les devises concernées (67 pays) par l’initiative chinoise des routes de la soie.  Selon l’auteur de cet article, ce règlement en monnaie directe (sans intermédiaire) entre la Chine et la Russie est l’un des développements les plus dynamiques de nature à modifier la donne depuis que le Trésor américain et les banques de Wall Street ont mis au point le système du dollar américain à Bretton Woods en 1944.

Finalement, notons que, depuis quelques années, des ententes bilatérales sont intervenues entre la Chine et d’autres pays, tels l’Iran, le Brésil et la Russie en vertu desquelles ententes le dollar américain n’est plus utilisé pour régler les transactions d’achat de ressources naturelles, au grand dam des Américains.

Il est vrai que le dollar US n’est pas près de disparaître, mais la poursuite des transactions d’achat de ressources naturelles par des accords bilatéraux d’échanges de devises, l’internationalisation des services et biens offerts par la Chine partout sur la planète et le faramineux projet de développement des routes de la soie peuvent vraiment nous réserver des surprises!  En tout cas, une chose est certaine, le yuan grimpera dans l’échelle des devises très, très, rapidement!

La Chine n’a pas le soutien des principales puissances : en 1945, les Européens ont accepté que les États-Unis deviennent le point d’ancrage de la stabilité économique mondiale. Un statut consacré par les Accords de Bretton Woods (44 pays alliés étaient impliqués), dont l’objectif était de favoriser la reconstruction et le développement économique des pays touchés par la guerre. C’est à ce moment que le dollar est devenu la devise internationale. Or, aujourd’hui, la Chine est très loin d’avoir l’appui dont les États-Unis ont bénéficié après la Deuxième Guerre mondiale, à commencer par l’Europe, souligne le magazine américain Forbes.

Commentaires : Il est évident qu’en 1945, les Européens n’avaient pas vraiment le choix d’accepter que les États-Unis deviennent le point d’ancrage de la stabilité économique mondiale, d’autant plus, selon certains, que les États-Unis s’étaient bien assurés d’entrer dans la bataille tardivement afin que l’Empire britannique ait le temps de s’affaisser. Quels autres choix avaient-ils? À ce moment de l’histoire, l’Europe était le centre du monde! On ne parlait pas des Amériques à l’exception des États-Unis et du Canada.On ne parlait pas de l’Afrique et de l’Asie. La Russie était l’ennemi juré des États-Unis.

Aujourd’hui, on n’est plus du tout dans la même situation, en ce sens que la Chine a investi, depuis de nombreuses années, dans presque tous les pays de la planète, par exemple sur le continent africain et en Amérique latine, remplaçant ainsi des compagnies étrangères et des pays occidentaux.

La Chine a aussi investi massivement dans les ex-républiques socialistes soviétiques. Ces pays de l’Europe de l’Est et la Russie appuient désormais le projet de développement des routes de la soie. De plus, certains pays d’Europe de l’Ouest, tels la Grèce, le Portugal et l’Italie ont bénéficié de l’aide de la Chine, ce qui les a conduits à se montrer plutôt conciliants à l’égard des interventions internationales de la Chine.

Tous les pays rêvent d’avoir accès à l’immense marché chinois, même si leurs idéologies politique et économique divergent totalement. Tel est le cas des pays européens et des États-Unis. Dès qu’une mesure étrangère lui semble contraire à ses intérêts, telle l’arrestation à Vancouver de la directrice financière de Huawei et fille du propriétaire de cette entreprise, la Chine réagit violemment. Les pays visés par les réactions intempestives du gouvernement chinois n’ont alors pas d’autre choix que de battre en retraite, s’ils veulent avoir accès au faramineux marché chinois.

Quel que soit le pays qui s’oppose à la Chine, cette dernière garde le cap. En réalité, est-ce que la Chine a vraiment besoin d’appui pour devenir le point d’ancrage de la stabilité économique mondiale? Si l’on considère qu’elle a investi partout sur la planète et qu’une fois les routes de la soie bien implantées, elle alimentera en biens et services presque tous les pays du monde, on a de bonnes raisons d’en douter!

L’autoritarisme chinois inquiète : la montée de l’autoritarisme en Chine – après des décennies d’ouverture – n’a rien pour rassurer les autres puissances dans le monde, à l’exception de rares pays comme la Russie.

Commentaires : Tout à fait d’accord!

Le pays ne pourra pas poursuivre son ascension encore bien longtemps. Sa population diminuera dans les prochaines décennies, comme du reste son économie qui a déjà commencé, elle, à décélérer depuis 2010, selon le National Bureau of Statistics of China. Aussi, selon une étude de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), l’économie américaine pourrait même progresser un peu plus vite que celle de la Chine en 2060, soit près de 2 % comparativement à 1,8 %.

Commentaires : Dans le texte présenté plus haut « China Take All! Utopie ou non! », nous mentionnions que la Chine dominerait dans tous les domaines, d’ici la fin du 21e siècle et probablement d’ici 2050, en raison de plusieurs facteurs, notamment celui faisant référence à une croissance soutenue à moyen et long terme. Tel qu’évoqué précédemment, nous précisions alors que la présence de la Chine étant assurée dans de nombreux pays sous-développés, ses exportations continueront à croître dans ceux-ci. De plus, en matière de commerce international, l’immense projet de développement des routes de la soie favorisera substantiellement les exportations de biens et de services chinois.

Nous indiquions finalement que le principal moteur de sa croissance économique soutenue à moyen et long terme serait sa consommation interne de biens et de services, parce que la Chine travaille à une augmentation substantielle de sa classe moyenne.

Affirmer que le pays ne pourra pas poursuivre son ascension encore longtemps, on peut vraiment en douter!

Ceux qui prédisent que la Chine deviendra un jour une superpuissance oublient d’ailleurs un point important : loin de décliner, les États-Unis continueront de prospérer dans les prochaines décennies. Le pays a plusieurs avantages. C’est une démocratie et un État de droit, avec une culture entrepreneuriale et innovante très dynamique. La population américaine continuera aussi de croître, rétrécissant l’écart démographique avec la Chine.

Commentaires : Si nous considérons les pas de géant que la Chine a franchis au cours des 40 dernières années pour devenir la deuxième économie mondiale, juste derrière les États-Unis, et que nous prenons en compte la planification stratégique établie par celle-ci pour devenir le maître du monde d’ici 2050, nous n’avons pas besoin de regarder plus loin dans le futur pour faire des comparaisons entre ces deux superpuissances.

La démocratie, l’État de droit ainsi qu’une culture entrepreneuriale et innovante très dynamique semblent être les pierres d’assises du maintien des États-Unis comme première superpuissance mondiale. Or, la démocratie et l’État de droit ne sont pas présents en Chine, ce qui n’a pas empêché cette dernière de se hisser au rang de superpuissance. Existerait-il une autre voie que la démocratie et le capitalisme pour devenir une superpuissance mondiale? La réponse à cette question ne peut être que positive et la Chine l’a prouvé en amalgamant efficacement communisme et économie de marché.

Quant à la culture innovante et très dynamique, une lecture du livre de Kai-Fu-Lee « Ai Super Powers – China, Silicon Valley, and the New World Order » vous démontrera que la Chine rencontre ce critère et crée des entreprises super compétitrices. Tous les commentaires susmentionnés vont d’ailleurs dans ce sens.

En ce qui concerne l’écart décroissant de la population entre la Chine et les États-Unis, les données du Worldometers prévoient qu’en 2050, la population de la Chine s’élèvera à 1, 354 milliards et celle des États-Unis à 379 millions, soit 3,57 fois plus, comparativement à 4,36 fois aujourd’hui. Malgré cette réduction d’écart, rappelons-nous que la Chine a et aura, dans le futur, accès à un bassin de main-d’œuvre illimité en provenance, notamment, des pays d’Asie et d’Afrique.

Toujours en matière de main-d’œuvre, la lecture du livre de Dambisa Moyo « How the West Was Lost » nous trace un portrait inquiétant des perspectives d’avenir des pays occidentaux, entre autres, en prenant en considération le vieillissement anticipé des travailleurs et l’absence d’une relève jeune. La combinaison de ces deux variables affectera considérablement la compétitivité des Américains et la croissance de leur PIB. Mme Moyo mentionne également que les fonds de pension des retraités et les frais médicaux inhérents à une population vieillissante, trop souvent obèse, affecteront négativement l’économie américaine.

Finalement, notons qu’aux États-Unis, depuis les années 2000, les professions libérales ont été privilégiées par rapport aux professions associées au domaine des sciences, ce qui diminue les bienfaits apportés par ce domaine, fer de lance de la nouvelle économie. Enfin, notons que les blancs américains non hispaniques devraient, selon certaines projections démographiques, devenir minoritaires autour de 2050, d’où une baisse possible du niveau d’instruction de la population.

Une « superpuissance » est un pays qui a la capacité de projeter son pouvoir et son influence dominants partout dans le monde, et parfois dans plus d’une région du monde à la fois, et peut ainsi atteindre de manière plausible le statut d’hégémonie mondiale. Pour y arriver, un pays doit exceller dans plusieurs domaines, soit l’économie, l’armée, la politique et la culture (incluant la langue) sans parler du poids démographique et du jeu des alliances. Les États-Unis excellent dans tous ces domaines, mais pas la Chine, ni aujourd’hui ni à l’avenir, disent les spécialistes. Un jour, la Chine sera une grande puissance, mais elle ne pourra pas ravir le titre de superpuissance aux États-Unis.

Commentaires : Cette description de « superpuissance » s’applique parfaitement à la Chine d’aujourd’hui, car, selon nous, elle excelle déjà dans tous les domaines requis. Plus précisément, elle jouit d’un poids démographique impressionnant. À cet égard, soulignons que 100 millions de Chinois vivent en dehors de la Chine.

Quant aux alliances, celles que la Chine a négociées avec les autres pays, ne se comptent plus :

Selon moi, le titre de « principale économie mondiale » peut être incontestablement attribué à la Chine et, pour ceux qui remettent cela en question, donnons à la Chine quelques années de plus; le tour sera alors joué. Une lecture du livre publié en 2018 « La Chine dans le monde », sous la direction d’Alice Ekman vous en dira d’ailleurs beaucoup plus sur cette superpuissance constamment en devenir.

Références

  1. Chine-USA : La guerre programmée. Le XXIe siècle sera-t-il le siècle de la revanche chinoise? Jean-François Susbielle, 2006, 379 p.
  2. Quand la Chine change le monde. Erik Izraelewicz, 2005, 284 p.
  3. La Chine contre l’Amérique : Le duel du siècle. Alain Frachon et Daniel Vernet, 2012, 264 p.
  4. China’s Economy. What Everyone Needs to Know. Arthur R. Kroeber, 2016, 319 p.
  5. La Chine au tournant. Gérard Marie Henry, 2016, 319 p.
  6. How China’s Resource Quest is Changing the World by all Means Necessary. Elizabeth C. Economy and Michael Levi, 2014, 279 p.
  7. Story of the Silk Road. Zhang Yiping, 2009,179 p.
  8. Histoire et civilisation de Chine. La République populaire de Chine, 2006, 256 p.
  9. China’s Great Wall of Debt, Shadow Banks, Ghost Cities, Massive Loans and the End of the Chinese Miracle. Dinny McMahon, 2018, 256 p.
  10.  L’offensive chinoise en Europe. Philippe Le Corre et Alain Sepulchre, 2015,195 p.
  11. Le Siècle de la Chine : Comment Pékin refait le monde à son image. Une enquête mondiale. Heriberto Araujo et Juan Pablo Cardenal, 2011, 323 p.
  12. Grand Projet des Trois Gorges : Le plus grand projet de complexe hydraulique du monde actuel. République populaire de Chine, rédacteur Li jinlong Yi chang, 2005, 139 p.
  13. Les inventions de la Chine antique. Deng Yinke, 2011,155 p.
  14. L’Économie chinoise : Le rôle de la Chine dans l’économie mondiale. Wu Li, Sui Fumin et Zheng Lei. 2014.156 p.
  15. Winner Take All : China’s Race for Resources and What it Means for the Rest of the World. Dambisa Moyo, 2013, 255 p.
  16. How The West Was Lost : Fifty Years of Economic Folly and the Stark Choices Ahead. Dambisa Moyo, 2011, 226 p.
  17. Atlas de l’Asie du Sud-Est : Les enjeux de la croissance. Hugues Tertrais, 2014, 96 p.
  18. La Chine dans le monde. Sous la direction d'Alice Ekman. Autres auteurs : Antoine Bondaz, Jean-Pierre Cabestan, Mathieu Duchâtel, Marc Julienne, Agatha Kratz, François Nicolas et John Seaman, 2018, 265 p.
  19. Quand la Chine s’éveillera… Le monde tremblera. Alain Peyrefitte, 1973, 379 p. 
  20. Le Monde diplomatique, The Economist, Le Dessous des cartes, des reportages dans des revues spécialisées et à la télévision, et finalement le Web m’a également permis, au cours des années, de compléter mon éducation sur cet immense pays qu’est la Chine.
  21. Les Routes de la soie – L’Histoire du cœur du monde. Peter Frankopan, 2015, version française 2019, 944 p.
  22. Les Nouvelles routes de la soie – L’Émergence d’un nouveau monde. Peter Frankopan, 2020, 367 p.
  23. Mers D’Asie du Sud-Est – Coopérations, intégration et sécurité. Sous la direction de Nathalie Fau et Benoît de Tréglodé. CNRS Éditions, 2018, 394 p.
  24. Wilful Blindness – How a Network of Narcos, Tycoons and CCP Agent Infiltrated the West. Sam Cooper, préfacé par Charles Burton, 2021, 439 p.
  25. Atlas de la Chine – Les Nouvelles échelles de la puissance. Éditions Autrement, 4e édition. Thierry Sanjuan, 2018, 93 p.
  26. Dictature 2.0 - Quand la Chine surveille son peuple (et demain le monde). Kai Strittmatter. Gallimard, 2020, 411 p.
  27. Living with China – A Middle Power Finds its Way. Wendy Dobson. University of Toronto Psess, 2019, 170 p.
  28. China’s Rise and the New Age of Gold – How Investors Can Profit from a Changing World. Stephen Leeb et Donna Leeb. McGraw Hill Professional, 2021, 259 p.
  29. Le Leadership mondial en question – L’affrontement entre la Chine et les États-Unis. Pierre-Antoine Donnet. De l'AUBE Éditeur, 2021, 232 p.
  30. The Digital Silk Road - China's Quest to Wire the World and Win the Future. Jonathan E. Hillman, 2021, 345 p.

À propos de l'auteur

Richard Beaudoin a travaillé pendant quatre ans pour une importante compagnie forestière, après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur forestier. Par la suite, il a obtenu une maîtrise en administration des affaires (MBA), ce qui lui a permis d’œuvrer pour une institution financière et de se familiariser avec les rouages de l’économie québécoise durant une période de six ans. Finalement, au cours des 30 dernières années, il a été dirigeant et propriétaire de deux scieries, en plus d’agir comme consultant en redressement financier dans le domaine du bois, sur les plans national et international. Sa passion pour l’histoire, les sciences et les voyages l’a amené à visiter plusieurs parties du monde, dont l’Asie, en particulier la Chine (voir références ci-haut). Toutefois, son intérêt pour ce pays remonte au milieu des années 1970, notamment, depuis les manifestations de la Place Tian’anmen, ce qui l’a motivé à mettre ses réflexions sur papier.

Date de dernière mise à jour : 27/12/2022

  • 11 votes. Moyenne 4.8 sur 5.