La préface du livre blanc publié en septembre 2019 par l'historien et journaliste François Normand « Zoom sur le monde : 10 clefs géopolitiques pour comprendre la Chine de XI Jinping », est écrite par Guy St-Jacques, ambassadeur du Canada en République populaire de Chine de 2012 à 2016. M. St-Jacques y résume sans complaisance sa perception de la Chine. Il mentionne, entre autres, que la Chine est de plus en plus influente sur la scène mondiale, que ses capitaux et sa technologie sont les bienvenus dans plusieurs pays, que les pays occidentaux devront revoir leurs stratégies d’engagement avec la Chine et leur politique d’aide au développement s’ils ne veulent pas perdre la bataille idéologique.
Ce livre blanc énonce dix analyses géopolitiques, dites clefs géopolitiques, pour comprendre la Chine de Xi Jinping. Les commentaires qui suivent portent sur la seconde clef de François Normand, soit « La Chine ne surpassera pas les États-Unis, voici pourquoi », et ce, en me concentrant sur la section traitant des nombreux talons d’Achille de la Chine. Quant aux neuf autres clefs, plusieurs des commentaires qui suivent s’appliquent également à celles-ci.
La population de la Chine commencera à diminuer d’ici 2023 jusqu’à 1 milliard d’individus en 2100, la Chine manquant ainsi de bras
Commentaires : Grâce à l’intelligence artificielle, domaine dans lequel la Chine investira 200 milliards de dollars américains d’ici 2030, la majorité des spécialistes prévoient que les besoins en main-d’œuvre de ce pays diminueront de 15 % à 30 %. De plus, pour fabriquer des produits à faible valeur ajoutée et à faible coût, la Chine continuera à faire appel à des pays comme le Bangladesh, le Sri Lanka et l’Éthiopie, dont les coûts demeureront faibles même si le développement de l’intelligence artificielle (IA) n’atteint pas ces pays.
Selon les données du Worldometers, la population de la Chine est de 1,435 milliards. En 2030, date à laquelle la Chine aura rempli ses trois ambitions (détenir la prééminence économique et financière, créer un nouvel ordre mondial en s’imposant d’abord en Asie et ensuite dans le monde, accroître son influence politique pour inciter d’autres pays à l’imiter, à se rapprocher d’elle et à y aligner leurs intérêts économiques), sa population aura décliné à près de 1,415 milliards puis à 1,354 milliards en 2049.
Compte tenu du chemin parcouru par la Chine au cours des 40 dernières années, on n’ose imaginer le chemin qu’elle franchira au cours des 30 prochaines, et ce, grâce aux atouts dont elle dispose actuellement. Lacune à cet égard! J’en doute!
L’interventionnisme de l’État mine l’innovation : de 1998 à 2003, la Chine a fait plusieurs réformes économiques libérales. Or, depuis la présidence de Xi Jinping en 2013, l’interventionnisme de Pékin s’est accru, de sorte que le crédit est essentiellement accordé aux sociétés d’État, une situation qui peut miner l’innovation et le progrès économique en Chine.
Commentaires : Cette stratégie d’accorder du crédit essentiellement aux sociétés d’État a permis à la Chine d’obtenir l’assurance de disposer à court, moyen et long terme d’un accès à toutes les ressources naturelles essentielles de la terre. Cette voie d’investissement lui a également ouvert l’accès à l’international aux matières premières à bas prix, contrôlant ainsi son propre taux d’inflation, en plus de favoriser l’implantation de Chinois, provenant de régions pauvres de la Chine, dans tous les pays où cette dernière investit.
C’est d’ailleurs grâce à cette stratégie d’investissement qu’aucune entreprise européenne ou américaine n’a pu concurrencer les nombreuses sociétés d’État chinoises, lesquelles se sont, de surcroît, chacune spécialisées dans un champ d’activités spécifiques eu égard à l’achat d’actifs ou d’actions de compagnies étrangères. Toutes les compagnies des pays autres que la Chine rêvent de voir disparaître ces sociétés d’État dotées de fonds gigantesques! A contrario, ne pas apporter d’aide à ses sociétés d’État constituerait un talon d’Achille pour la Chine!
Il est mentionné dans la clef no 1 que la Chine est devenue une puissance technologique, en plus de s’imposer comme leader dans le domaine de l’intelligence artificielle, la robotique et les communications. En complément d’information, ajoutons la construction de trains à haute vitesse et d’avions de type Airbus ainsi que la récente conclusion d’une entente avec Tesla, laquelle permettra de développer des autos électriques en Chine d’ici la fin de l’année 2019. Finalement, mentionnons que les Chinois sont le peuple qui dépose le plus de demandes de brevet et dont les universités produisent le plus de scientifiques au monde.
L’intervention de l’État mine l’innovation! Lacune, je ne crois pas!
La Chine n’attire pas assez de talents depuis la Deuxième Guerre mondiale, les États-Unis sont devenus le centre mondial pour la recherche scientifique et l’éducation de haute qualité. Le pays devrait garder ce statut dans un avenir prévisible notamment grâce à l’immigration, selon le magazine japonais. Or, malgré tout son potentiel, la Chine n’est pas, et ne deviendra pas, un aimant pour les meilleurs cerveaux du monde, comme le sont les États-Unis.
Commentaires : Effectivement, dans le passé, les États-Unis, grâce à l’immigration, ont attiré beaucoup de talents, dont des milliers de Chinois en provenance de la Chine continentale ou d’autres endroits dans le monde. Toutefois, si l’on considère qu’au cours des 20 dernières années, la Chine :
- a construit de multiples barrages, aéroports, ports, hôpitaux, écoles et autres infrastructures, chez elle et à l’étranger, pour satisfaire sa quête de ressources naturelles;
- a investi dans des centaines de compagnies européennes et américaines, a volé ou copié des brevets étrangers sans aucune retenue afin d’avoir accès aux connaissances occidentales le plus rapidement possible;
- a envoyé des milliers de Chinois, comme chevaux de Troie, étudier et travailler en Europe et aux États-Unis afin d’avoir accès au savoir occidental;
- a continué à développer le train à grande vitesse (TGV), technologie que la Chine a été la première à implanter en 1964. Depuis, elle prévoit travailler à la conception d'un train qui roule à 4 000 km/heure.
- a signé des ententes avec Airbus afin d’acheter et de produire entièrement en sol chinois les avions de cette compagnie. Elle a aussi conclu des ententes avec Tesla afin de construire des autos électriques sur son territoire. En agissant ainsi, elle facilite le transfert de technologies très récentes aux entreprises chinoises; (voir texte ci-dessous à propos de NIO, compétiteur chinois de Tesla et jeune société financée par les géants Internet Baidu et Tencent.)
Tesla œuvrant également dans le domaine spatial, nul doute que d’autres ententes seront négociées avec celle-ci;
- a encouragé le retour vers la mère patrie de centaines de milliers de Chinois ayant étudié à l’étranger. Ces derniers reviennent pour aider leur pays d’origine à atteindre son objectif ultime, à savoir dominer le monde. À titre d’exemple, citons Robin Li, fondateur de Baidu et compétiteur de Google ainsi que Kai-Fu Lee, informaticien, homme d'affaires et écrivain taïwanais dont nous avons déjà parlé dans l'un des textes de cette page;
- a favorisé l’ascension de brillants hommes d’affaires chinois qui ont étudié uniquement en Chine, par exemple, Jack Ma, fondateur d’Alibaba et Ma Huateng, fondateur de Tencent Holdings, premier portail de services Internet, mobile et télécom en Chine;
- a développé 2 500 universités, dont celle de Shenzhen, ville considérée comme la Silicon Valley chinoise.
En matière d’accueil d’étudiants étrangers, la Chine se classe au quatrième rang mondial, derrière les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie. Les universités chinoises ont admis 489 000 étudiants étrangers en 2017, dont 3 500 Canadiens. Elles ont octroyé 8 millions de diplômes universitaires en 2018, dont la moitié en sciences et technologies.
Par ailleurs, si la Chine concrétise son intention d’investir 200 milliards US $ dans le secteur de l’intelligence artificielle d’ici 2030, elle se rapprochera dangereusement de son objectif de dominer le monde.
Sur la base de ce qui précède, on ne peut vraiment pas dire que la Chine aura besoin de cerveaux de l’extérieur, surtout si l’on considère que le nombre de diplômes en sciences et en génie décernés en Chine a augmenté de 350 % entre 2000 et 2014, soit nettement plus qu’aux États-Unis. La Chine, comme souligné précédemment, détient le nombre le plus élevé au monde en matière de demandes de brevet déposées.
Le yuan n’est pas en voie de détrôner le dollar américain : le yuan chinois est de plus en plus utilisé dans le monde. C’est actuellement la 8e devise qui s’échange le plus dans le monde, selon la Banque des règlements internationaux (BRI). Le dollar américain domine de loin, suivi par l’euro, le yen japonais et la livre sterling. Le dollar canadien arrive au 6e rang. Les analystes s’entendent pour dire que le dollar américain n’est pas en voie d’être détrôné par le yuan, car la devise chinoise n’est pas facilement convertible (Pékin contrôle les mouvements de capitaux).
Commentaires : Dans le livre publié en 2018 « La Chine dans le monde, sous la direction d’Alice Ekman, huit auteurs spécialistes de la Chine, incluant Mme Ekman, expliquent comment ce pays perçoit le monde, et surtout le rôle qu’il souhaite y jouer.
La majorité des gens pense que le dollar US ne sera pas remplacé de sitôt, bien que Françoise Nicolas, l’un des co-auteurs, précise qu’en exportant ses capacités financières, la Chine se trouve en situation idéale pour pousser l’internationalisation du yuan. Des accords bilatéraux d’échange de devises ont été conclus récemment par la Banque populaire de Chine avec la Banque centrale européenne ainsi qu’avec des banques centrales de pays émergents. Au début de 2016, la Chine avait signé des accords bilatéraux d’échange de devises avec 21 pays et avait implanté des banques de règlement en yuan dans huit de ces pays. Depuis ce temps, la Chine a négocié avec le Japon et la Russie des accords de swap de devises comme en témoigne l'article « Le nouveau système de paiement en Chine. Un sérieux et vaste défi pour le dollar ». À la lecture de cet article, vous remarquerez que la Chine prévoit introduire un système similaire pour toutes les devises concernées (67 pays) par l’initiative chinoise des routes de la soie. Selon l’auteur de cet article, ce règlement en monnaie directe (sans intermédiaire) entre la Chine et la Russie est l’un des développements les plus dynamiques de nature à modifier la donne depuis que le Trésor américain et les banques de Wall Street ont mis au point le système du dollar américain à Bretton Woods en 1944.
Finalement, notons que, depuis quelques années, des ententes bilatérales sont intervenues entre la Chine et d’autres pays, tels l’Iran, le Brésil et la Russie en vertu desquelles ententes le dollar américain n’est plus utilisé pour régler les transactions d’achat de ressources naturelles, au grand dam des Américains.
Il est vrai que le dollar US n’est pas près de disparaître, mais la poursuite des transactions d’achat de ressources naturelles par des accords bilatéraux d’échanges de devises, l’internationalisation des services et biens offerts par la Chine partout sur la planète et le faramineux projet de développement des routes de la soie peuvent vraiment nous réserver des surprises! En tout cas, une chose est certaine, le yuan grimpera dans l’échelle des devises très, très, rapidement!
La Chine n’a pas le soutien des principales puissances : en 1945, les Européens ont accepté que les États-Unis deviennent le point d’ancrage de la stabilité économique mondiale. Un statut consacré par les Accords de Bretton Woods (44 pays alliés étaient impliqués), dont l’objectif était de favoriser la reconstruction et le développement économique des pays touchés par la guerre. C’est à ce moment que le dollar est devenu la devise internationale. Or, aujourd’hui, la Chine est très loin d’avoir l’appui dont les États-Unis ont bénéficié après la Deuxième Guerre mondiale, à commencer par l’Europe, souligne le magazine américain Forbes.
Commentaires : Il est évident qu’en 1945, les Européens n’avaient pas vraiment le choix d’accepter que les États-Unis deviennent le point d’ancrage de la stabilité économique mondiale, d’autant plus, selon certains, que les États-Unis s’étaient bien assurés d’entrer dans la bataille tardivement afin que l’Empire britannique ait le temps de s’affaisser. Quels autres choix avaient-ils? À ce moment de l’histoire, l’Europe était le centre du monde! On ne parlait pas des Amériques à l’exception des États-Unis et du Canada.On ne parlait pas de l’Afrique et de l’Asie. La Russie était l’ennemi juré des États-Unis.
Aujourd’hui, on n’est plus du tout dans la même situation, en ce sens que la Chine a investi, depuis de nombreuses années, dans presque tous les pays de la planète, par exemple sur le continent africain et en Amérique latine, remplaçant ainsi des compagnies étrangères et des pays occidentaux.
La Chine a aussi investi massivement dans les ex-républiques socialistes soviétiques. Ces pays de l’Europe de l’Est et la Russie appuient désormais le projet de développement des routes de la soie. De plus, certains pays d’Europe de l’Ouest, tels la Grèce, le Portugal et l’Italie ont bénéficié de l’aide de la Chine, ce qui les a conduits à se montrer plutôt conciliants à l’égard des interventions internationales de la Chine.
Tous les pays rêvent d’avoir accès à l’immense marché chinois, même si leurs idéologies politique et économique divergent totalement. Tel est le cas des pays européens et des États-Unis. Dès qu’une mesure étrangère lui semble contraire à ses intérêts, telle l’arrestation à Vancouver de la directrice financière de Huawei et fille du propriétaire de cette entreprise, la Chine réagit violemment. Les pays visés par les réactions intempestives du gouvernement chinois n’ont alors pas d’autre choix que de battre en retraite, s’ils veulent avoir accès au faramineux marché chinois.
Quel que soit le pays qui s’oppose à la Chine, cette dernière garde le cap. En réalité, est-ce que la Chine a vraiment besoin d’appui pour devenir le point d’ancrage de la stabilité économique mondiale? Si l’on considère qu’elle a investi partout sur la planète et qu’une fois les routes de la soie bien implantées, elle alimentera en biens et services presque tous les pays du monde, on a de bonnes raisons d’en douter!
L’autoritarisme chinois inquiète : la montée de l’autoritarisme en Chine – après des décennies d’ouverture – n’a rien pour rassurer les autres puissances dans le monde, à l’exception de rares pays comme la Russie.
Commentaires : Tout à fait d’accord!
Le pays ne pourra pas poursuivre son ascension encore bien longtemps. Sa population diminuera dans les prochaines décennies, comme du reste son économie qui a déjà commencé, elle, à décélérer depuis 2010, selon le National Bureau of Statistics of China. Aussi, selon une étude de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), l’économie américaine pourrait même progresser un peu plus vite que celle de la Chine en 2060, soit près de 2 % comparativement à 1,8 %.
Commentaires : Dans le texte présenté plus haut « China Take All! Utopie ou non! », nous mentionnions que la Chine dominerait dans tous les domaines, d’ici la fin du 21e siècle et probablement d’ici 2050, en raison de plusieurs facteurs, notamment celui faisant référence à une croissance soutenue à moyen et long terme. Tel qu’évoqué précédemment, nous précisions alors que la présence de la Chine étant assurée dans de nombreux pays sous-développés, ses exportations continueront à croître dans ceux-ci. De plus, en matière de commerce international, l’immense projet de développement des routes de la soie favorisera substantiellement les exportations de biens et de services chinois.
Nous indiquions finalement que le principal moteur de sa croissance économique soutenue à moyen et long terme serait sa consommation interne de biens et de services, parce que la Chine travaille à une augmentation substantielle de sa classe moyenne.
Affirmer que le pays ne pourra pas poursuivre son ascension encore longtemps, on peut vraiment en douter!
Ceux qui prédisent que la Chine deviendra un jour une superpuissance oublient d’ailleurs un point important : loin de décliner, les États-Unis continueront de prospérer dans les prochaines décennies. Le pays a plusieurs avantages. C’est une démocratie et un État de droit, avec une culture entrepreneuriale et innovante très dynamique. La population américaine continuera aussi de croître, rétrécissant l’écart démographique avec la Chine.
Commentaires : Si nous considérons les pas de géant que la Chine a franchis au cours des 40 dernières années pour devenir la deuxième économie mondiale, juste derrière les États-Unis, et que nous prenons en compte la planification stratégique établie par celle-ci pour devenir le maître du monde d’ici 2050, nous n’avons pas besoin de regarder plus loin dans le futur pour faire des comparaisons entre ces deux superpuissances.
La démocratie, l’État de droit ainsi qu’une culture entrepreneuriale et innovante très dynamique semblent être les pierres d’assises du maintien des États-Unis comme première superpuissance mondiale. Or, la démocratie et l’État de droit ne sont pas présents en Chine, ce qui n’a pas empêché cette dernière de se hisser au rang de superpuissance. Existerait-il une autre voie que la démocratie et le capitalisme pour devenir une superpuissance mondiale? La réponse à cette question ne peut être que positive et la Chine l’a prouvé en amalgamant efficacement communisme et économie de marché.
Quant à la culture innovante et très dynamique, une lecture du livre de Kai-Fu-Lee « Ai Super Powers – China, Silicon Valley, and the New World Order » vous démontrera que la Chine rencontre ce critère et crée des entreprises super compétitrices. Tous les commentaires susmentionnés vont d’ailleurs dans ce sens.
En ce qui concerne l’écart décroissant de la population entre la Chine et les États-Unis, les données du Worldometers prévoient qu’en 2050, la population de la Chine s’élèvera à 1, 354 milliards et celle des États-Unis à 379 millions, soit 3,57 fois plus, comparativement à 4,36 fois aujourd’hui. Malgré cette réduction d’écart, rappelons-nous que la Chine a et aura, dans le futur, accès à un bassin de main-d’œuvre illimité en provenance, notamment, des pays d’Asie et d’Afrique.
Toujours en matière de main-d’œuvre, la lecture du livre de Dambisa Moyo « How the West Was Lost » nous trace un portrait inquiétant des perspectives d’avenir des pays occidentaux, entre autres, en prenant en considération le vieillissement anticipé des travailleurs et l’absence d’une relève jeune. La combinaison de ces deux variables affectera considérablement la compétitivité des Américains et la croissance de leur PIB. Mme Moyo mentionne également que les fonds de pension des retraités et les frais médicaux inhérents à une population vieillissante, trop souvent obèse, affecteront négativement l’économie américaine.
Finalement, notons qu’aux États-Unis, depuis les années 2000, les professions libérales ont été privilégiées par rapport aux professions associées au domaine des sciences, ce qui diminue les bienfaits apportés par ce domaine, fer de lance de la nouvelle économie. Enfin, notons que les blancs américains non hispaniques devraient, selon certaines projections démographiques, devenir minoritaires autour de 2050, d’où une baisse possible du niveau d’instruction de la population.
Une « superpuissance » est un pays qui a la capacité de projeter son pouvoir et son influence dominants partout dans le monde, et parfois dans plus d’une région du monde à la fois, et peut ainsi atteindre de manière plausible le statut d’hégémonie mondiale. Pour y arriver, un pays doit exceller dans plusieurs domaines, soit l’économie, l’armée, la politique et la culture (incluant la langue) sans parler du poids démographique et du jeu des alliances. Les États-Unis excellent dans tous ces domaines, mais pas la Chine, ni aujourd’hui ni à l’avenir, disent les spécialistes. Un jour, la Chine sera une grande puissance, mais elle ne pourra pas ravir le titre de superpuissance aux États-Unis.
Commentaires : Cette description de « superpuissance » s’applique parfaitement à la Chine d’aujourd’hui, car, selon nous, elle excelle déjà dans tous les domaines requis. Plus précisément, elle jouit d’un poids démographique impressionnant. À cet égard, soulignons que 100 millions de Chinois vivent en dehors de la Chine.
Quant aux alliances, celles que la Chine a négociées avec les autres pays, ne se comptent plus :
Selon moi, le titre de « principale économie mondiale » peut être incontestablement attribué à la Chine et, pour ceux qui remettent cela en question, donnons à la Chine quelques années de plus; le tour sera alors joué. Une lecture du livre publié en 2018 « La Chine dans le monde », sous la direction d’Alice Ekman vous en dira d’ailleurs beaucoup plus sur cette superpuissance constamment en devenir.